Prix de revente : Henri Proglio refuse de « brader » le nucléaire public
Coup de colère inhabituel pour le patron d’EDF. Auditionné à l’Assemblée nationale sur le prix de revente de l’électricité nucléaire produite par EDF, Henri Proglio est sorti de ses gonds et a dénoncé les « mensonges » de ses concurrents prives, GDF Suez en tête, et affirmé refuser de « brader » le nucléaire public.
« Le nucléaire français n’est pas aujourd’hui en soldes. Je ne suis pas là pour brader le patrimoine national, je ne suis pas là pour accepter le pillage du patrimoine national », s’est emporté M. Proglio devant les députés.
Le patron d’EDF a ensuite poursuivi. « Je ne vois pas pourquoi la France serait la plus abrutie des nations du monde où on ferait cadeau du patrimoine national à des concurrents. Il n’est pas de ma responsabilité, de ma feuille de route, de faire travailler 170.000 personnes pour faire des cadeaux à des concurrents. Il n’est pas de ma responsabilité d’ouvrir le bilan au pillage, je ne l’accepterai pas ».
En question, le prix de revente de l’électricité nucléaire produite par EDF, et que l’électricien public doit désormais revendre à un prix fixé par les pouvoirs publics, à ses concurrents privés dans le cadre de la loi Nome dite de libéralisation du marché de l’énergie.
C’est sur le prix de ce prix de revente que ferraillent depuis plusieurs semaines les principaux acteurs du secteur énergétique, à commencer par EDF qui dénonce régulièrement un « pillage » du patrimoine public français aux profits d’entreprises privées : le secteur privé bénéficie à prix coutant des investissements publics à long-terme d’EDF, notamment dans le secteur nucléaire.
En clair, Henri Proglio refuse un prix de revente inférieur à 42 euros le mégawattheure, qui selon lui ne couvrirait pas les coûts de production d’EDF, tandis que GDF Suez notamment plaide pour un prix de 35 euros. Un prix qui a fait sortir le PDG d’EDF de ses gonds.
« Si quelqu’un est capable de vendre 35 euros le mégawattheure de sa production nucléaire, j’achète ! Halte aux bêtises ! Halte aux contre-vérités ! Non aux stupidités », s’est-il emporté.
Sous la pression de l’Union européenne, le gouvernement français a jusqu’au 1er juillet pour fixer le prix de revente de l’électricité nucléaire d’EDF.