Prix de l’électricité: le gouvernement dégaine son plan d’urgence
Blocage de l’augmentation du prix régulé, rattrapage en 2023 et hausse du volume d’électricité nucléaire vendue à prix limité sont les moyens envisagés pour faire face à la flambée du coût de l’électricité en France, a-t-on appris jeudi auprès du gouvernement.
Un amendement devrait être déposé jeudi dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2022, octroyant la possibilité de bloquer unilatéralement la hausse des tarifs réglementés de vente (TRV) d’électricité aux ministères de l’Economie et de la Transition écologique, a indiqué ce dernier, confirmant une information du Figaro.
Le gouvernement avait déjà annoncé fin septembre une limitation à 4% de l’augmentation de ces TRV, mais cette mesure risque de ne pas suffire au vu de l’envolée des marchés, tout en pesant aussi bien plus lourd que prévu sur les finances publiques.
Après le bloquage exceptionnel des TRV en février, lors de leur revalorisation annuelle, l’Etat prévoit un rattrapage en 2023, via une hausse des tarifs graduelle, pour couvrir les pertes supportées par EDF. Un mécanisme de compensation, encore en discussion, est prévu pour les fournisseurs alternatifs d’électricité, indique le Figaro.
Pour que ce rattrapage ne pèse pas outre-mesure sur les consommateurs, le plan prévoit d’obliger EDF à vendre davantage d’électricité nucléaire à tarif limité aux fournisseurs alternatifs. Ceux n’auraient ainsi plus à se fournir sur les marchés à des tarifs prohibitifs.
La France devra encore aller négocier avec Bruxelles pour que le plafond de ce dispositif dit de « l’Arenh » (« accès régulé à l’électricité nucléaire historique ») puisse être relevé.
Alors que les prix de l’électricité battent chaque jour des records, la prévision 2022 pour le TRV ne cesse de s’envoler. Le gouvernement pensait qu’il aurait dû prendre 12% en février prochain, mais les experts parlent désormais d’une augmentation de près de 25%.
De ce fait, le coût pour les finances publiques des mesures de « protection des consommateurs » risque de s’alourdir considérablement par rapport à ce qui était initialement prévu.
Le gouvernement pensait d’abord débourser 4 milliards d’euros, puis 5,9 milliards selon la version du budget 2022 présentée mi-octobre. Ni Bercy ni le ministère de la Transition écologique n’ont depuis livré de nouvelle évaluation.
COMMENTAIRES
Avec les élections qui approchent et l’envolée des prix des énergies au niveau européen et en particulier celui de l’élec, le gouvernent qui veut en limiter le coût est dans les cordes ! Les fournisseurs alternatifs imposés par Bruxelles au nom d’une « fausse » concurrence vont encore bénéficier d’une rallonge sur le dos d’EDF (via l’Arenh) et « in fine » sur le dos du contribuable français.
Lemaire avait raison de dire qu’il faut sortir du système européen au niveau des prix des énergies et de l’élec. Avec cette affaire, l’Europe est en train d’étrangler ce qui reste de notre industrie.