95% des producteurs de gaz et pétrole prévoient d’étendre leur activité (rapport)
Quelque 95% des producteurs de pétrole et de gaz explorent ou prévoient de développer de nouvelles réserves d’hydrocarbures, selon un rapport produit par l’ONG allemande Urgewald et 20 ONG partenaires, publié jeudi en pleine conférence climat de l’ONU.
La moitié de ces productions nouvelles repose en outre sur l’exploitation de pétrole et de gaz non-conventionnels (de schiste, sables bitumineux, forages en Arctique, en eaux très profondes…), pointe cette Global Oil and Gas Exit List (GOGEL), qui analyse les plans d’investissement de 887 compagnies représentant près de 95% de la production mondiale d’hydrocarbures.
Ce constat arrive alors que les appels au nom du climat se multiplient pour se détourner des énergies fossiles. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) souligne que, pour arriver à la neutralité carbone en 2050 et garder le réchauffement à +1,5°C, le monde doit abandonner dès aujourd’hui tout nouveau projet.
L’essor continu du secteur s’accompagne de projets d’infrastructures de transport, note le rapport: 211.849 km d’oléoducs et gazoducs sont en développement, « la moitié de la distance entre la Terre et la Lune ».
Les projets de terminaux de gaz liquéfié (GNL) actuellement prévus doubleraient la capacité mondiale de GNL, ajoute le rapport, qui se veut la première base de données publique exhaustive sur l’industrie pétrolière et gazière, sur le même modèle que la liste sur les actifs charbon (GCEL), produit par Urgewald et devenu un outil aussi pour la finance.
Les majors sont parmi « les expansionnistes les plus agressifs », soulignent les Amis de la Terre France et Reclaim Finance, qui ont participé à l’étude et mentionnent notamment TotalEnergies, classée 1ère pour le développement de production pétrolière et gazière en Europe et 7ème au niveau mondial. Quinze multinationales concentrent plus de 50% de l’expansion de production prévue à court terme.
Les associations appellent gouvernements et acteurs de la finance à se saisir de cet outil pour mettre fin à tout soutien à l’expansion des énergies fossiles.
En France par exemple, à l’exception de la Banque Postale, l’Ircantec et la MAIF, les gros acteurs de la Place de Paris n’ont toujours pas pris de mesures pour cesser de soutenir l’expansion pétro-gazière, invoquant notamment le manque de données accessibles, pointent Reclaim Finance et les Amis de la Terre.
« Il sera désormais très facile pour les banques, assureurs et investisseurs de faire le tri entre le greenwashing et les vrais plans de transition des entreprises pétro-gazières », souligne Alix Mazounie, chargée de campagne à Reclaim Finance.
Le ministre français de l’Economie « Bruno Le Maire a un outil clé en main pour imposer au secteur financier la stratégie de sortie des hydrocarbures non-conventionnels qu’il appelait de ses voeux il y a un an, » a-t-elle ajouté.
COMMENTAIRES
Et le gaz nat réclamé par tous pour le back-up (Centrales gaz) des ENR intermittentes qui ont une puissance proche de zéro en périodes hivernales anticycloniques ?
Et le stockage du CO² pour réduire son impacte ?
Cela me fait penser à : « quand il n’y pas de solution il n’y a pas de problème (avec les ENR intermittentes) »
Cette agitation médiatique au sujet des compagnies pétrolières et des banques qui les financent me parait assez futile. Tant que nous consommerons du fossile as usual, ils continueront leur business as usual, c’est d’une évidence criante! Si, écoutant les bonnes âmes très écolos on s’arrêtait aujourd’hui d’investir dans le pétrole et le gaz, les conséquences à la pompe se feraient sentir bien avant qu’on roule tous électrique et hydrogène et l’Allemagne manquerait de gaz pour arrêter le charbon. Les pétroliers ne vont pas extraire un produit sans être certain de le vendre allons! Les gisements de pétrole conventionnels déclinant tous depuis 2008 environ, c’est le shale oil américain et les sables bitumineux canadiens qui ont permis de maintenir la production, il est donc normal que les projets fassent une large part au non conventionnel bien qu’il n’ait jamais été très rentable. Le gaz nat quant à lui a de beaux jours devant lui, il n’y a pas de signe de déclin pour l’instant, sauf en Europe (Écosse et Norvège), et la mode des ENR intermittents va demander de plus en plus de gaz en back up. Il me semble que le moyen le plus rapide de décarboner serait d’investir massivement dans la capture et séquestration car la consommation de charbon ne va pas chuter du jour au lendemain! Mais comme ça va renchérir l’électricité personne ne bouge.
Pour les compagnies pétrolières ne vous inquiétez pas, quand vous cesserez de consommer leur produit elles feront autre chose.
Bonjour,
Tout à fait d’accord avec Michel et Jean-Pierre, on (à commencer par les écolos) ne peut pas dire aux pétroliers d’arrêter tout développement des énergies fossiles et en même temps continuer d’aller « faire le plein » comme d’habitude. Donc tant que tous les individus ne changent pas leur addiction à l’énergie fossile, le monde consommera cette même énergie fossile tant qu’il y en a… … Toutes les COP n’y changeront rien.
Attendons sagement la prochaine pénurie d’essence ou de gasoil. C’est le pétrole qui fera défaut en premier. Du gaz et surtout du charbon il y en a encore pour longtemps. De quoi prendre quelques C°.
C’est ce que je constate malgré toutes les déclarations contraires.
Qui n’est pas d’accord ?
Qui habite hors du périph ? beaucoup de monde.
Qui peut se contenter de trottinette électrique ? quelques jeunes bobos .
Quand à faire le plein, il faudra faire avec encore plusieurs années. Envoyer à la casse toutes nos voitures pour les remplacer par des véhicules électriques, est ce bien « durable » ?