Un site de production industrielle d’hydrogène vert inauguré en Vendée
Un site où va être produit de l’hydrogène à partir d’énergie éolienne en quantité industrielle a été inauguré jeudi à Bouin (Vendée), a-t-on appris auprès de l’entreprise nantaise Lhyfe, qui indique par ailleurs avoir levé 50 millions d’euros pour son développement.
Sur le site 4.000 m2, relié à des éoliennes par un câble de trois kilomètres, seront produits « 300 kg d’hydrogène par jour dès le mois d’octobre, pour monter progressivement jusqu’à une tonne l’année prochaine », a expliqué à l’AFP le président fondateur de Lhyfe Matthieu Guesné. Selon lui, le site de Bouin est « une première mondiale » à « une échelle industrielle ».
« Pour vous donner un ordre de grandeur de ce que ça représente, le plein d’une voiture, c’est à peu près 5 kilos d’hydrogène », a illustré M. Guesné, dont l’entreprise assure que Bouin est « le premier site de production industrielle d’hydrogène renouvelable au monde à partir d’éoliennes ».
L’hydrogène est un combustible qui pourrait contribuer à décarboner des secteurs dans une impasse climatique, à condition d’être produit proprement, car pour l’heure, il est majoritairement issu d’un processus de transformation énergivore encore basé sur du charbon et du gaz.
« Initialement, il n’y avait pas d’hydrogène écologique disponible. Il n’y avait que de l’hydrogène fossile », a souligné Matthieu Guesné, selon lequel le marché se trouve à « un moment où tout s’emballe, où tout bascule ».
Le site de Bouin « démontre que le couplage entre les énergies renouvelables et la production d’hydrogène est possible, donc c’est vraiment intéressant », a pour sa part indiqué Franck Dumaitre, directeur régional de l’Ademe, l’agence de la transition écologique, dans les Pays de la Loire.
L’hydrogène produit à Bouin va permettre à « une cinquantaine de véhicules lourds, bus, bennes à ordures ménagères » de « rouler à l’hydrogène renouvelable dans les départements de la Loire-Atlantique, de la Sarthe, de la Vendée d’abord, puis dans d’autres départements français », a détaillé Lhyfe dans un communiqué.
Lhyfe a par ailleurs annoncé jeudi une « levée de fonds, de 50 millions d’euros, auprès de SWEN Capital Partners, de la Banque des Territoires et de ses partenaires historiques », qui doit permettre de « renforcer » ses équipes et de « financer » ses projets.
COMMENTAIRES
Une qui fonctionne à l’énergie éolienne, magique. Mais rassurez-nous: quand le vent est absent, l’usine s’arrête ?
Une usine qui fonctionne à l’énergie éolienne, magique. Mais rassurez-nous: quand le vent est absent, l’usine s’arrête ?
Trouver une utilité aux éoliennes, voilà une très bonne nouvelle. Parce que de l’électricité sans CO2, on sait déjà faire.
l’H² pour le VL est un très mauvais exemple et n’est pas approprié.
1kg d’H² représente un volume de 25 l compressé à 700b).
Il faut 1 kg d’H² pour faire 100 km. Pour une autonomie de 1000 km le volume sera du réservoir sera compris entre 250 et 300 litres. De plus son poids avec toute la sécurité qui va avec (risque d’explosion) sera égal à 3 fois celui d’un réservoir essence de 75 litres.
On ne ns dit pas tout !
Et puis, cela réduira d’autant l’injection sur le réseau l’électricité décarbonée dans une région déficitaire en électricité. Mais Cordemais (centrale au charbon) n’est pas loin et compensera comme elle le fait régulièrement (en électricité très carbonée).
Pour les bus urbains et certaines flottes utilitaires l’hydrogène est une bonne solution. Les bus à batterie par exemple tombent en panne l’hiver facilement (il faut les garer au chaud!) et il faut en acheter en surnombre important à cause de la faible autonomie et du temps de recharge. Par contre il me semble que la solution rationnelle serait serait de mettre l’électrolyseur au dépôt pour ce genre d’utilisation. Lhyfe prévoit de livrer par camion! Le transport et le stockage d’hydrogène à 700 bar me parait un truc délicat et dangereux! Est-il pertinent de se relier aux éoliennes par câble? Elles débitent déjà sur le réseau RTE et on peut soutirer leur production partout en choisissant les heures où elles produisent. Cette société semble pratiquer la chasse aux subventions (ils les ont obtenues) plus que la recherche d’un optimum de service public. Étant près de la mer ils utiliseront de l’eau dessalée, il faut 12 m3 d’eau douce par tonne d’hydrogène, ça fera pomper 24 m3 d’eau de mer et rejeter 12 m3 de saumure (si osmose inverse), ce n’est pas coûteux. Ils vont vendre l’H2 à 12 euros le kg qui aura nécessité 50 kwh d’électricité éolienne à 80 €/kwh soit 4 euros. Ça parait rentable!
Remarque pour Michel Dubus: les voitures à hydrogène ont un réservoir qui pèse 95 kg pour charger 5 kg d’hydrogène à 700 bar et ça donne 500 km d’autonomie (chiffres moyens). C’est donc moins lourd que les batteries pour plus d’autonomie et un temps de recharge similaire à l’essence. L’inconvénient est le rendement électrolyse + compression + pile à combustible qui fait consommer deux fois plus de courant que la voiture à batterie, ce n’est à mon avis justifié que pour les longues distances et les véhicules lourds.
J’ai écrit 80€/kwh au lieu de 8 centimes! 80 € le MWh. Au temps pour moi!