Le titanesque projet solaire de Dubaï entre dans sa 3e phase
En raison de ses importantes réserves d’hydrocarbure, le Golfe Persique a pendant longtemps couvert ses besoins énergétiques grâce aux énergies fossiles polluantes.
Mais la lutte contre le réchauffement climatique dans laquelle s’est engagée la communauté internationale contraint aujourd’hui les pays du Golfe à revoir leur politique énergétique.
Soucieux de préparer l’après-pétrole, ces États doivent en effet remodeler leur mix électrique à l’aide de sources d’énergies décarbonées.
C’est dans ce contexte-là que Dubaï a décidé de se lancer dans une ambitieuse politique de développement de l’énergie solaire. Réputée pour ses constructions hors normes, la plus grande ville des Émirat Arabes Unis ne compte pas faillir à sa réputation : pour verdir son mix électrique, les responsables de Dubaï comptent notamment sur les 5.000 MW de puissance du pharaonique projet photovoltaïque baptisé Mohammed Ben Rached Al-Maktoum.
Ce dernier vient d’ailleurs de franchir une étape supplémentaire dans son développement : l’inauguration des premiers MW de puissance de sa troisième phase de 800 MW.
La première tranche (200 MW) de la troisième phase inaugurée
C’est en 2011, afin de réduire considérablement ses émissions de gaz à effet de serre, que Dubaï décide de se lancer dans la diversification de son mix électrique à l’aide de ressources énergétiques décarbonées (nucléaire et renouvelable).
Des taux d’ensoleillement particulièrement élevés poussent l’Émirat à s’intéresser à l’énergie solaire : la construction du parc photovoltaïque Mohammed Ben Rached Al-Maktoum devrait notamment permettre à Dubaï de couvrir 5% de ses besoins électriques grâce à l’énergie solaire d’ici l’horizon 2030.
L’ambitieux objectif du projet (5.000 MW de puissance cumulée totale) nécessite d’étaler le développement du projet sur une durée de 20 ans et à découper le chantier de construction en plusieurs phases.
Inaugurée en 2013, la première phase du projet a consisté en la construction d’une centrale solaire thermodynamique de 13 MW à 50 kilomètres au sud de Dubaï.
La seconde phase du projet, inaugurée en mars 2017, est une seconde centrale solaire de 200 MW.
La troisième phase du projet, baptisé Dewa III, vise à déployer une puissance de production photovoltaïque supplémentaire de 800 MW grâce à la construction, d’ici 2020, d’une nouvelle centrale photovoltaïque.
Cette unité de production sera livrée en 3 étapes : une première tranche de 200 MW puis une seconde et troisième tranche de 300 MW chacune.
EDF partenaire de la construction de la centrale Dewa III
La puissance de l’ambitieux projet photovoltaïque dubaïote continue de progresser.
Le Vice-Président et Premier Ministre des Émirats Arabes Unis et Souverain de Dubaï, Cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, a en effet inauguré le 30 avril dernier la première tranche de 200 MW de la centrale Dewa III.
Un événement auquel a assisté Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF et partenaire du projet.
Pour rappel, EDF Énergies Nouvelles a été sélectionné en mars 2017 pour participer au développement de la phase 3 du parc.
La filiale d’EDF spécialisée dans les énergies renouvelables a ainsi rejoint un consortium mené par la société Masdar, et constitué également des espagnols Fotowatio Renewable Ventures et Gransolar Group.
« Nous sommes très fiers d’accompagner la transition énergétique au Moyen-Orient, grâce à des projets d’envergure dans les énergies renouvelables, comme celui de Dewa III. Ils illustrent notre savoir-faire de leader de la croissance bas carbone et confortent le développement du Groupe dans les pays en forte croissance, dans le cadre de notre stratégie Cap 2030 », s’est félicité Jean-Bernard Lévy dans un communiqué officiel d’EDF.
Faire progresser la part d’énergie décarbonée
Le lancement de cette tranche de 200 MW devrait être suivi de deux autres mises en service : la seconde tranche (300 MW) devrait être inaugurée en 2019 puis la troisième et dernière tranche (300 MW) entrera en service en 2020.
Une fois que l’ensemble de la centrale sera fonctionnel, Dewa III devrait permettre de porter la puissance du parc solaire Al-Maktoum à plus de 1.000 MW, et d’ainsi éviter l’émission de 1,4 million de tonnes de CO2 chaque année.
À noter que le lancement de cette première tranche de 200 MW a permis de faire progresser la part de l’énergie propre de Dubaï à 4% de sa capacité installée totale.