« Quand l’Académie des sciences critique la loi de transition énergétique, silence radio ! » (Tribune)
Créé par la loi du 3 brumaire an IV (25 octobre 1795) sur l’organisation de l’instruction publique, l’Institut de France est le regroupement de cinq académies :
- l’Académie française
(fondée en 1635) - l’Académie des inscriptions et belles-lettres
(fondée en 1663) - l’Académie des sciences
(fondée en 1666) - l’Académie des beaux-arts
(créée en 1816 par la réunion de l’Académie de peinture et de sculpture, fondée en 1648, de l’Académie de musique, fondée en 1669 et de l’Académie d’architecture, fondée en 1671) - l’Académie des sciences morales et politiques
(fondée en 1795, supprimée en 1803 et rétablie en 1832)
En outre en 2006 a été créée l’académie des technologies plus industrielle que l’Académie des sciences.
Pourtant tous les académiciens ne sont pas égaux dans les médias
Quand l’Académie française a pris position contre l’écriture inclusive, la presse en a parlé, même si cela n’a pas fait la une des journaux. Mais quand l’Académie des sciences a critiqué la loi de transition énergétique, silence radio !
Voici des extraits de cette critique dont le texte intégral est disponible : Cliquer ici.
La question de la transition énergétique est désormais une question majeure, en raison de la nécessité de maitriser nos émissions de gaz à effet de serre et de réduire notre dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon) qui alourdit notre balance commerciale.
Et pourtant cette question ne nous semble pas traitée dans les débats actuels en prenant la pleine mesure du problème.
Dans l’état actuel du débat, nos concitoyens pourraient être conduits à penser qu’il serait possible de développer massivement les énergies renouvelables comme moyen de décarbonation du système en le débarrassant à la fois des énergies fossiles et du nucléaire. Nous voulons ici rappeler un certain nombre de vérités.
Le recours aux énergies renouvelables est a priori attrayant, mais il ne faut pas oublier les réalités. Rappelons d’abord que l’électricité ne représente que 25 % de notre consommation d’énergie et qu’il faut donc bien distinguer le mix énergétique qui concerne l’ensemble de nos activités du mix électrique. Pour les éoliennes, le facteur de charge moyen en France (rapport entre l’énergie produite et celle qui correspond à la puissance maximale affichée) est de 23 % ; il est de 13 % pour le solaire photovoltaïque. Pour obtenir un niveau d’énergie donné, il faut donc mettre en place des puissances plusieurs fois supérieures à la valeur répondant à la demande.
Une intermittence du vent et du soleil à compenser
En termes de puissance, la situation est encore plus défavorable puisque le rapport de la puissance installée à la puissance garantie est de l’ordre de 20 pour l’éolien. C’est ce qui ressort des chiffres de production éolienne en France, montrant que la puissance disponible issue de l’ensemble des éoliennes réparties sur le territoire tombe souvent à 5 % de la puissance affichée.
Ainsi, un ensemble qui peut en principe fournir 10 GW ne délivre qu’un demi GW pendant une partie du temps. Cette variabilité des énergies renouvelables éoliennes et solaires nécessite la mise en œuvre d’énergies alternatives pour pallier cette intermittence et compenser la chute de production résultant de l’absence de vent ou de soleil.
On pourrait penser que les échanges d’énergie au niveau européen pourraient pallier ce problème. Or les nuits sont partout longues à la même période en Europe, et les anticyclones souvent simultanés chez nous et nos voisins.
Afin de minimiser le risque de black-out à l’échelle de notre pays, voire de l’Europe, il est important d’anticiper les problèmes de stabilité de réseau qui pourraient résulter de variations soudaines des niveaux de vent ou d’ensoleillement.
Le simple bon sens conduit à conclure qu’une production d’électricité qui garantit la consommation du pays nécessite la disponibilité des énergies « à la demande », celles qui ne souffrent pas de l’intermittence et auxquelles on peut faire appel en permanence.
Une politique énergétique en plein contradiction
La France est, parmi les pays développés, l’un des plus faibles émetteurs de gaz à effet de serre par habitant (environ deux fois moins qu’en Allemagne, trois fois moins qu’aux Etats-Unis). C’est l’un des plus avancés dans la production d’électricité décarbonée (c’est ainsi que la France produit 540 TWh d’électricité avec des émissions de 46 Mt CO2/an, alors que l’Allemagne produit 631 TWh d’électricité en émettant 334 Mt CO2/an, c’est-à-dire 6,2 fois plus par kilowattheure produit).
Cette sobriété relative en CO2 est le résultat de la solution actuellement dominante en France, l’énergie nucléaire, qui fournit 75 % de notre électricité. L’énergie nucléaire est objectivement le moyen le plus efficace pour réduire la part des énergies fossiles dans la production d’énergie électrique.
Dans ce cadre général, il y a une véritable contradiction à vouloir diminuer les émissions de gaz à effet de serre tout en réduisant à marche forcée la part du nucléaire. En réalité de nombreuses études montrent que la part totale des énergies renouvelables dans le mix électrique ne pourra pas aller très au-delà de 30-40 % sans conduire à un coût exorbitant de l’électricité et des émissions croissantes de gaz à effet de serre et à la mise en question de la sécurité de la fourniture générale de l’électricité.
COMMENTAIRES
Une fois de plus sous couvert de vérité scientifique vous vous livrez à un exercice de pure propagande nucléocrate en vous appuyant sur une instance aussi idéologisée que vous. Tous ces jours ci ce sont 10 % de l’énergie électrique française qui est produite par l’éolien et la capacité installée en Europe est estimée à près de 12 % de la consommation électrique européenne, avec un vent moyen. Vous affirmez que l’éolien ne fonctionne que 23 % du temps alors que les nouvelles éoliennes produisent 34 % du temps et vos calculs selon lesquels il faut 20 éolienne pour produire la puissance en continue d’une seule sont mensongers. En 2016 (année peu venteuse) les 12 GW français éoliens pont produit 21 TWh, ce qui correspond à 1/5 de la puissance nominale totale, et donc 10 GW installée produisent au minimum 2 GW et 0,5 comme vous l’affirmer .
Par ailleurs la transition ce n’est pas que l’éolien, et vous le savez très bien, même si l’éolien y a une place importante et vous passez totalement sous silence les dispositifs de stockage tel power to gas ou batteries sans lesquels le renouvelable ne pourrait se crédibiliser.
Souhaitons qu’un accident nucléaire majeur n’arrive jamais en France, mais si tel devait être le cas je suis certain que votre soutien sans état d’âme à cette énergie dangereuse, polluante et très coûteuse, basée sur la dissimulation et le mensonge, vous amènerait à vous portez volontaire en première ligne face aux sinistre.
Il ne faut pas confondre la puissance moyenne sur l’année et puissance instantanée !!
C’est le problème de l’intermittence du vent.
« Tous ces jours ci ce sont 10 % de l’énergie électrique française qui est produite par l’éolien et la capacité installée en Europe est estimée à près de 12 % de la consommation électrique européenne, avec un vent moyen. »
Vous conviendrez que l’on connait « tous ces jours-ci » un épisode de vent plutôt inhabituel…
« éolien ne fonctionne que 23 % » -> C’est totalement vrai, il s’agit tout simplement de l’évaluation des facteurs de charge éoliens en France. Ceci reste toutefois un bilan annualisé qui n’est pas un bon indicateur pour juger de la puissance instantanée qui est l’indicateur utile pour les réseaux.
Le rapport résume très bien le fait que la nuit et les anticyclones sont concomitants en europe et qu’il y a de fortes rampes à passer pour le système électrique.
Vous utilisez des bilans en énergie et annualisés ce qui n’est pas bon : l’article parle bien de risque de black out et dans ce cas il se pose bien des questions de rampe.
Power to gaz : double conversion d’énergie ce qui implique des pertes…
Batteries : technologie qui pour le moment ne nous permet pas du stockage de moyen/long termes et c’est bien là où réside le problème pour les réseau : lorsqu’il n’y a pas de vent pendant 3-4 jours avec des éoliennes, il n’y a pas de production et les batteries actuelles ne peuvent pas compenser sur des périodes d’une semaine..
De plus, avec l’émergence de batterie, il se pose également des questions d’empreinte environnementale (tout comme avec les panneau photovoltaïque ou éolienne). Il faut arrêter de dire que ce genre de technologies c’est du zéro émission.
Je suis toujours attéré d’assister à des oppositions violentes entre personnes à la fois compétentes (très important), animées de bonnes intentions (aussi important), passionnées (attention à bien maîtriser les passions qui parfois rendent aveugles et sourds) et, et et…, préoccupées du bien public (encore plus important que tout le reste). Il ne s’agit pas de condamner définitivement telle ou telle technologie, mais de bien vérifier, que toutes les formes de production d’énergie sont conformes au bien public. Concernant le nucléaire, si l’on met de côté l’aspect traitement des déchets, je dirais que du point de vue intérêt commun, le nucléaire est de toutes les formes de production d’énergie la plus proche de l’intérêt de tous, riches ou pauvres, donc en quelque sorte la plus républicaine (deniers publics dépensés pour le bien public).Dans le cas des 2 autres, elles dépendant d’iinvestissements privés et sont subventionnées par tous les citoyens et au même niveau de dépense qu’on soit riche ou pauvre (un peu moins républicain, cest le minimum qu’on puisse dire. De plus, éolienne et solaire n’offrent aucune garantie de disponibilité et ont même une fâcheuse tendance à être indisponibles lorsqu’on en a le plus besoin. Pas de bol! En outre techniquement, éoliennes et solaire ont besoin de s’accrocher à un réseau de forte puissance pour fonctionner correctement. je ne voudrais pas être gestionnaire d’un réseau alimenté à 80% par des éoliennes ou du solaire. Et puisque finalement et en prenant en compte l’argument du réchauffement climatique bien identifié sauf par les aveugles et les sourds, on a besoin d’un réseau solide et disponible, connaissez-vous un meilleur moyen que le nucléaire pour donner ces garanties de stabilité et de garantie de la production ? Oui, il y en aurait bien un : la cogénération (désolé c’est mon métier, mais moi j’ai l’esprit ouvert et je ne condamne pas le reste, et pourtant la part faite à la cogénération est ridicule et elle pourrait rendre bien des services, par les temps qui courent. Euh juste une remarque, il y a vraie cogénération (des miliiers d’installation, oui, je dis bien des milliers d’installations présentant un rdt global électricité + chaleur compris entre 80% minimum et 100% voire plus (certains ne vont pas comprendre, je le sens et pourtant c’est possible). Mais pour réaliser ça, il faut des installations petite puissance lesquelles auront aussi besoin d’un réseau stable et solide.
Alors la sécurité, les déchets, etc….Faut-il s’asseoir dessus. Et bien oui, il le faut bien, qu’on le veuille ou non, on peut faire une énorme colère et se rouler par terre, ça ne changera rien. On peut perdre son temps à accuser Pierre, Paul ou Jacques, ça ne sert à rien. Le vin est tiré, il faut le boire. une centrale nucléaire arrêtée coûte sans doute aussi cher qu’une centrale arrêtée. Y-a-t’il quelqu’un pour me dire le contraire ? Vous avez dit cynique, non pragmatique. Bravo Mr Hulot, vous avez compris, mais pas pour Gardannne me semble-t-il, …Bizarre, bizarre !!!
A t-on les moyens de continuer à discuter davantage? Pas de quoi se suicider, au boulot et évitons les conneries. Mais c’est mal parti (voir Gardanne ou la Martinique). Question simple : pourquoi 150 MWe biomasse sur un site avec toutes les conséquences que ça implique socialement alors que 150 petites centrales de 1 MWe biomasse en cogénération avec un rdt moyen de 70% sur 7500h/an, des petits réseaux de chauffage (et de froid) comme éxutoires, ça passerait comme une lettre à la poste,et en plus on ne les verrait même pas. Pas assez spectaculaires, sans doute.Si vous ne savez pas faire, moi et mes amis, on sait faire, mais bon….c’est trop tard). Il se fera encore bien d’autres conneries de ce genre avant qu’on nous écoute. Pas grave…enfin…il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps. A j’oubliais, Gardanne, c’est 80 emplois sauvegardés. Bon, bien…pas mal, intéressant. Dans ce à quoi je pense c’est au moins le double créé, et en plus un business plan qui tient bien la route et au moins 65% de composants 100% français. ceci étant je ne suis pas nationaliste, mais l’idée de Nation, ça me plait.
Tout le monde sait que toutes les sources renouvelables peuvent ponctuellement se trouver à l’arrêt mais utiliser cet argument pour démolir leur crédibilité est un démarche trompeuse. Dans le système alternatif, cette carence éventuelle est compensée par une multitude de dispositifs tel que le stockage, l’interconnexion, la multiplicité offerte par le mix, l’effacement, et la réduction de consommation. La puissance instantanée ne peut fonder une comparaison avec le nucléaire lui aussi touchée par ses fluctuations puisque durant l’hiver 2016 ce sont 21 réacteurs qui ont été à l’arrêt et nous n’avons pas manqué d’électricité.
Vous fustigez des déperditions dans le power to gas, mais je vous fais remarquer qu’une centrale nucléaire ne transforme que 33 % de son énergie thermique en électricité et que la centralisation du système provoque une déperdition, lors de l’acheminement, équivalente à la production annuelle moyenne de plus de 4 réacteurs.
Vous raisonnez en pur technicien angoissé par la remise en cause de votre position et votre emprise, mais l’énergie est une question avant tout sociétale dès lors que les modes de production aboutissent à des produits équivalents. Les Français sont majoritairement favorables à une sortie progressive du nucléaire et malheureusement les clivages et les confusions partisanes ne leur permettent pas d’exprimer politiquement cette volonté.
Des pays comme l’Allemagne, la Corée du Sud, la Suisse, dont les niveaux industriels, technologiques et scientifiques semblent plus prometteurs que le nôtre, ont entamé, à divers degrés, une démarche de sortie progressive ou de réduction de leur capacité nucléaire. L’Allemagne qui nous a surpassés sur le plan industriel et est en passe de le faire pour l’énergie, a déjà fermé la moitié de ses centrales nucléaires et réduit sa production électrique au charbon ; ce pays a déjà réussi à baisser ses émissions de CO2 de 23% par rapport à 1990 et la part du charbon dans la production électrique a baissé de 57% à 40%.
Louper , même partiellement, cette révolution industrielle des renouvelables témoignerait d’une grave erreur stratégique et de surcroît relèverait d’une mise en danger des populations soumises à un risque fissile croissant cumulée à une massification sans fin de déchets multi-millénaires. En fonction des évolutions futures, les responsables de ces errances devraient avoir à en répondre.
Merci pour toutes ces réflexions très intéressantes. N’étant point érudit en la matière, Je voudrais humblement demander votre avis sur un problème dont la réponse échappe à mes compétences.
Vous reconnaissez qu’une centrale nucléaire ne transforme que 33 % de son énergie thermique en électricité.
Ce rendement tomberait à 27% ou 28% (corrigés moi), si l’on considère la déperdition, lors de l’acheminement de l’électricité fournie par ces systèmes de production très centralisés.
Donc au minimum, 71% de la production d’énergie par les centrales ce perd sous forme de chaleur. La plupart de cette chaleur serait évacuée dans l’eau de nos rivières, nos fleuves ou directement en mer et une moindre partie serait dilapidée dans l’atmosphère.
J’ai lu que la température du Rhône ou le Rhin pouvaient monter de plusieurs degrés à cause de l’activité nucléaire et je sais également par expérience que quand on fait couler de l’eau chaude dans sa baignoire, toute la salle de bain se réchauffe rapidement.
Ma question : Un connaisseur en la matière pourrait t’il me dire s’il existe une étude sérieuse ayant donné une idée de l’impact des centrales nucléaires sur le réchauffement global et la dilatation des océans.
N’y a t’il pas une volonté des lobbies du nucléaire d’occulter la participation du nucléaire au réchauffement climatique global et à son impact direct sur la température et la dilatation des mers et des océans.