Raffinerie de Normandie: les grévistes s’opposent toujours aux réquisitions
Les grévistes de la raffinerie TotalEnergies de Normandie ont reconduit jeudi peu après 14h00 « le refus de relève », actant de fait le rejet d’éventuelles réquisitions, a déclaré à l’AFP Alexis Antonioli, secrétaire général CGT.
« Nous en sommes à trois refus de relèves et l’équipe en place est à l’intérieur depuis 24 heures » a-t-il poursuivi, « hors une équipe ne peut plus prendre en charge les réquisitions passé 12 heures de travail ».
Les équipes de mercredi après-midi sont toujours au travail à l’intérieur de l’usine pour surveiller les installations de la plus grande raffinerie de France, dont la production est à l’arrêt complet depuis lundi.
Mais par mesure de sécurité, tant qu’une équipe ne relève pas celle en place, elle ne peut pas quitter l’usine.
« On voit bien que la direction qui prône le dialogue social joue en fait le jeu des réquisitions » a-t-il dénoncé, « ce matin leur deal c’était +on arrête les réquisitions et vous appuyez sur le bouton pour expédier du kérosène+, or les réquisitions avaient justement pour but l’expédition du kérosène ».
Le responsable syndical a évoqué un éventuel usage de la force par l’Etat: « Le préfet ne veut toujours pas discuter, si les forces de l’ordre interviennent on verra ce qu’on fera, hier (mercredi, NDLR) on a réuni 100 personnes en 30 minutes, 200 en une heure, je ne sais pas s’ils vont user de ça », a poursuivi M. Antonioli.
« Les réquisitions portent sur le kérosène qui n’est pas un service d’urgence », a-t-il conclu, précisant que face à la force publique les raffineurs peuvent s’appuyer sur « le bastion ouvrier qu’est Le Havre ».
L’approvisionnement en kérosène de l’Ile-de-France et de ses aéroports par la Normandie « devient critique », a indiqué jeudi à l’AFP le ministère de la Transition énergétique qui a « pris un arrêté de réquisition » à l’égard des grévistes, lequel n’a pas été notifié « à ce stade » aux salariés de la raffinerie.
La Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) prévient depuis plusieurs jours les compagnies aériennes que les réserves de kérosène dans les aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle et Paris-Orly sont « sous tension ».
Ces tensions s’ajoutent à la pénurie croissante d’essence et de gazole dans les stations-service du pays: selon l’AFP, 15% des stations françaises manquaient de l’un ou l’autre de ces carburants jeudi, un taux qui monte à plus de 40% en Loire-Atlantique et dans plusieurs départements de Bretagne.
COMMENTAIRES
Il faudrait que certains syndicats donnent des cours de « raffinage » à notre président (ou en prennent) ! Question « huile sur le feu » il y a un sérieux concours en ce moment pour savoir qui aura la Palme académique, et notre président fait des progrès magnifiques !!!