Six bonnes raisons d’allier rénovation thermique et numérique
Article proposé par Emmanuel François, président de la SBA (Smart buildings alliance for smart cities)
La rénovation thermique est une priorité encouragée par le gouvernement avec le plan France Relance. Mais comment s’assurer que les actions d’isolation thermique, de renforcement des façades, de remplacement des menuiseries, etc. sont réellement performantes ?
Thierry Chambon, Directeur général de l’éditeur de logiciels Energisme, affirme qu’il ne faut surtout pas hésiter à compléter ces interventions sur le bâti par des outils numériques et donne cinq autres bonnes raisons d’allier rénovation thermique et numérique dans le bâtiment.
Connaissez-vous la règle des 4D de l’énergie dans le bâtiment ? Cette énergie est de plus en plus décentralisée, décarbonée, démocratisée, parce que chaque propriétaire de bâtiment peut produire de l’électricité renouvelable localement. Mais pour qu’elle soit décentralisée, décarbonée et démocratisée, cette énergie doit aussi être digitalisée.
« Pourtant, lorsqu’il inscrit les économies d’énergie au cœur de ses préoccupations, le gouvernement n’impose pas de mesurer les économies réalisées après les travaux de rénovation, s’étonne Thierry Chambon. Sans numérique, il sera impossible de connaître le réel impact du plan France Relance. » Pourquoi faire l’impasse sur les technologies digitales dans le bâtiment, d’autant plus qu’elles apportent bien d’autres atouts ?
Le numérique mesure les consommations réelles du bâtiment
Un double vitrage vous fait gagner 15 %, une meilleure isolation 20 % ou encore une pompe à chaleur 50 % : il ne s’agit pas d’estimer les économies réalisées à partir des travaux effectués et des équipements installés, mais bien d’accomplir des mesures réelles, avant et après rénovation. Et puisqu’il constate ce que les actions sur son bâtiment permettent concrètement d’économiser, le propriétaire prend les décisions adaptées et est encouragé à réinvestir son épargne dans de nouveaux travaux, pour économiser encore plus d’énergie.
Le numérique permet de repérer les anomalies
Au-delà des consommations réelles, le numérique permet de savoir comment on consomme et à quel moment. Si un immeuble de bureaux dépense autant d’énergie le dimanche quand il est vide que les autres jours de la semaine quand il est occupé et en activité, ou si une école consomme autant de chauffage durant les vacances scolaires que pendant les cours, c’est qu’il y a un dysfonctionnement qu’il convient de régler pour gaspiller moins.
Le numérique sert à réaliser un benchmark
Normalement, deux bâtiments de même typologie (même activité, même superficie, même localisation…) doivent consommer la même quantité d’énergie. Il est donc particulièrement intéressant de comparer les dépenses énergétiques d’immeubles semblables pour lancer des actions de rénovation, si les écarts sont importants.
Le numérique vérifie que les contrats d’énergie sont appropriés
On ne souscrit évidemment pas le même contrat d’énergie selon si on a un établissement hospitalier, un immeuble de logements ou un bâtiment industriel.
Plutôt qu’estimer la puissance au compteur nécessaire à son bâtiment, selon ses équipements, son taux d’occupation, ou son activité, mieux vaut suivre les consommations réelles pour conclure le contrat d’énergie le plus adapté à ses besoins, et c’est précisément ce que permet le numérique.
Le numérique aide à dimensionner l’installation d’énergie renouvelable
Si on a décidé de produire localement de l’énergie renouvelable, ne dimensionnons pas l’installation photovoltaïque en fonction de la superficie du toit du bâtiment, mais plutôt à partir des courbes de charge électrique que l’on peut visionner sur un outil numérique à partir des données réelles.
Le numérique permet d’interagir avec le quartier
Aujourd’hui, les immeubles ne sont plus statiques, mono-activité et isolés. Ils sont désormais dynamiques, mixtes et connectés à leur quartier. Cela, grâce au numérique, qui permet d’envoyer des informations d’effacement au réseau, d’interagir avec les bâtiments voisins et de collecter des données liées au trafic des transports en commun, aux conditions météo ou à l’occupation des parkings.
« Pour toutes ces raisons, à l’heure des exigences de réduction des factures d’énergie du décret tertiaire ou du décret BACS (Building Automation & Control Systems), la mesure des consommations est indispensable, affirme Thierry Chambon. La rénovation thermique des bâtiments doit s’accélérer – et le plan France Relance est en ce sens une bonne initiative – mais l’incitation ne suffit pas. Seule la mesure des économies réalisées permettra de lever l’un des freins majeurs à la massification de la rénovation énergétique. »
L’ADEME qui a été missionnée pour vérifier l’atteinte des objectifs d’éco-énergie dans le cadre du décret tertiaire ne contredira pas la conviction de Thierry Chambon.
COMMENTAIRES
La rénovation thermique des bâtiments est une urgence absolue…
Le passage au chauffage par pompe à chaleur est la seconde urgence…
Le numérique »généralisé » tel qu’il est présenté dans cet article doit se limiter aux constats et mesures en amont (avant rénovation!)… car le numérique consomme aussi énormément d’énergie, il faut le rappeler!
En fait l’urgence non évoquée c’est l’éducation, il est fondamental d’apprendre l’énergie et sa maîtrise à l’école comme une discipline fondamentale… et cela dès la maternelle (au niveau de la gestuelle) et jusqu’au supérieur!
Sapiens-sapiens ne peut pas vivre sans apports d’énergies diverses, hors 99,99% des individus ne savent pas ce qu’est l’énergie! Ce n’est pas le numérique, ni même l’IA qui rendront les consommateurs »moins couillons »! au contraire ces technologies appauvrissent la plasticité neuronale, réduisent à néant la réflexion mentale… mais permettent tout de même de développer l’agilité des pouces des deux mains!
Signé un prof d’électronique!