La RDC s’inquiète pour sa forêt faute d’énergie électrique
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a agité la menace de disparition de la forêt congolaise, cruciale pour retarder le réchauffement climatique, si son pays n’accélère pas l’exploitation de son immense potentiel hydro-électrique.
« Étant donné que plus de 90% de l’énergie consommée en RDC provient du bois, l’absence de progrès dans la desserte en énergie propre et renouvelable constitue une menace directe pour nos forêts », a déclaré M. Tshisekedi mardi lors d’un forum sur l’énergie à Matadi (ouest) sur les bords du puissant fleuve Congo.
« Au rythme actuel d’accroissement de la population et de nos besoins en énergie, nos forêts sont menacées de disparition à l’horizon 2100 », a-t-il ajouté.
La forêt du bassin du fleuve Congo, l’une des plus vastes au monde après l’Amazonie, couvre les deux tiers du territoire de la RDC (1,5 million de km2 sur 2,3 millions de km2 au total).
Comme l’Amazonie, ce « poumon vert » est crucial dans le plafonnement du réchauffement à deux degrés par rapport à l’ère pré-industrielle, en absorbant et stockant les émissions de dioxyde de carbone.
Les forêts du bassin du Congo sont menacées par l’exploitation illégale mais aussi par la production de charbon de bois (« makala »), principale ressource des habitants en milieu urbain faute d’électricité.
« Aujourd’hui, on évalue le taux d’accès (à l’électricité) à 8%, ce qui confirme le recul », a glissé le président.
« Nous devons vaincre le paradoxe d’un pays au potentiel hydro-électrique parmi les cinq premiers au monde, mais qui se trouve dans le dernier rang dans le taux d’accès à l’électricité », a-t-il développé.
Fin 2018, les autorités avaient annoncé un « accord » pour confier à un consortium hispano-chinois le projet de méga-barrage hydro-électrique d’Inga 3 sur les rapides du fleuve Congo, l’un des plus puissants au monde.
Ce projet tarde à aboutir et son impact sur l’environnement inquiète des habitants et des ONG.
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