Réforme IRSN: l’office parlementaire des choix scientifiques craint un « meccano administratif »
L’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) a émis mercredi plusieurs réserves face au projet gouvernemental de fondre rapidement l’Institut chargé de la sûreté nucléaire (IRSN) au sein du gendarme du nucléaire, l’ASN, disant notamment craindre un « meccano administratif ».
Sans s’opposer frontalement au projet, les députés et sénateurs experts en sciences de l’OPECST regrettent l’absence « d’un diagnostic préalable complet, rigoureux et rapidement rendu public ».
Leur rapport, chargé d’éclairer les députés qui plancheront sur le sujet les 6 et 7 mars, pointe le risque « de faire apparaître » le projet gouvernemental « au mieux comme un simple +meccano administratif+ » et « au pire comme un moyen de ne pas faire obstacle aux objectifs fixés à la filière pour le renouveau du programme électronucléaire national ».
L’Office, présidé par le député Renaissance de Vendée Pierre Henriet et dont le premier vice-président est le sénateur LR de la Meuse Gérard Longuet, a auditionné les responsables de la filière nucléaire le 16 février.
Dans ses recommandations, l’OPECST « insiste » sur « trois grands principes » qui, à son sens, doivent être respectés pour réorganiser la sûreté nucléaire en France au sein d’une seule entité: « maintien des compétences », « séparation » entre le contrôle, l’expertise d’un côté et la décision et le pilotage stratégique de l’autre, et, enfin, « garanties sur l’information, la transparence et le dialogue technique avec la société ».
Soit exactement les préoccupations exprimées par les quelque 1.700 salariés de l’IRSN qui ont appris abruptement le 8 février le projet gouvernemental.
Ces salariés ont mené depuis deux manifestations pour dénoncer un projet qui risque de placer experts et chercheurs en sûreté nucléaire sous la coupe directe de l’Autorité qui décide de l’ouverture ou la fermeture de centrales, au moment où la France lance un programme « d’accélération » du nucléaire.
Depuis l’annonce du projet, et l’émotion qu’il a suscitée dans la communauté de la recherche, le gouvernement a mis de l’eau dans son vin en promettant de maintenir les salariés de l’IRSN en bloc au sein de l’ASN, alors que son projet initial était d’éclater les compétences entre l’ASN et le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) qui aurait reçu les chercheurs.
COMMENTAIRES
Joli remarque pour « Meccano » dont la filiale France va cesser ses activités…
Ce sera en effet plus pratique quand dans les controle de l’activité de l’ancienne ASN on constatera un dépassement des normes établies par l’ancienne mission de l’IRSN, il suffira à l’agent ASN-IRSN chargé du controle chez EDF de passer un coup de fil à l’agent IRSN-ASN pour lui dire la nouvelle norme à écrire en fonction de ce qu’il aura constater dans la centrale EDF.
Que de temps gagné ! Pourquoi n’y a -t’on pas pensé plus tôt ?
Encore un commentaire « Normal » et « Normé » du « Père Vert » Serge, selon ses critères intégristes (mais pas forcément intègres!) !!!
Comment peut-on écrire qu’un Agent peut changer une Norme durant une Inspection !? (à part dans la tête d’un Juge-et-partiste intégriste, ce n’est pas possible…)