Energie: le régulateur imagine le futur de la mobilité, du stockage et du numérique
Le régulateur de l’énergie a présenté mardi ses premières conclusions sur l’avenir d’un secteur en plein changement, dans trois domaines cruciaux: la mobilité, le stockage et la transformation numérique.
La Commission de régulation de l’Energie (CRE) avait lancé il y a un an un comité de prospective pour essayer d’imaginer l’avenir du secteur, marqué notamment par l’essor des énergies renouvelables.
L’énergie connaît en effet actuellement une « transformation inconnue jusque là », souligne le président de la CRE, Jean-François Carenco.
Le but de cette réflexion est « d’éclairer les acteurs », indique-t-il à l’AFP, mais pas d’influencer le débat sur l’avenir énergétique de la France qui se tient actuellement.
Le comité -composé d’associations, d’entreprises ou encore d’universitaires- a constitué trois groupes de travail.
Le premier s’est penché sur la mobilité propre.
Les agrocarburants de deuxième génération (issus de végétaux non-alimentaires), y sont vus comme une option alternative dans le transport aérien, tandis que le gaz est privilégié pour les transports routier et maritime.
Une trop grande « incertitude » entoure en revanche l’hydrogène à l’horizon de 2030.
A cette date, entre 3 et 15 millions de véhicules électriques pourraient circuler, à condition que les prix de ces véhicules diminuent et que des points de recharge adaptés à tous les usages (rapides, à domicile, dans l’espace public, etc.) se développent.
Si les experts ne s’attendent pas une augmentation « massive » de la consommation électrique, il faudra organiser la manière dont ces véhicules, vus comme des moyens de stocker du courant, vont interagir avec le réseau électrique.
Sur ce point, « la rentabilité d’un modèle d’affaires (…) ne semble pas établie à ce jour », alors que pour absorber de plus en plus d’énergies renouvelables intermittentes, il faudra que le réseau soit plus flexible via des moyens de stockage sur de longues durées.
A l’inverse, dans le gaz naturel, le réseau possède déjà les moyens de flexibilité nécessaires, jugent les experts, tandis que le stockage sous forme d’hydrogène n’apparait pas indispensable avant 2050, et dépendra d’investissements « massifs » et du soutien de l’Etat.
Enfin, la CRE s’est penchée sur l’impact de la transformation numérique dans l’énergie, qui permettra aux consommateurs d’être plus actifs vis-à-vis de leur consommation, voire de produire leur propre courant.
L’enjeu sera d’accompagner tout le monde, préviennent les experts, alors que persistent des inquiétudes et des rejets, à l’image des problèmes rencontrés autour du compteur communicant Linky.
Désormais, le comité de prospective va engager une réflexion sur trois nouveaux thèmes: le « verdissement » du gaz et ses usages, les nouvelles dynamiques locales du système énergétique et la façon de donner du sens aux données du consommateur.