Renault-Nissan va se lancer dans le secteur du stockage de l’énergie

Face à l’urgence climatique, la réduction des émissions de dioxyde de carbone du secteur des transports apparait comme un axe de travail primordial pour les gouvernements du monde entier. C’est la raison pour laquelle les moyens de transport ont récemment entamé une profonde transformation : la motorisation thermique, dépendante des énergies fossiles polluantes, est petit à petit remplacée par la motorisation électrique. Si la démocratisation de l’électromobilité s’effectue différemment d’un pays à l’autre, la transition vers des transports propres est enclenchée : l’Agence Internationale de l’Énergie estime que le parc mondial de voiture électrique pourrait atteindre 20 millions d’unités d’ici l’horizon 2020.

La croissance exponentielle du nombre de véhicules électriques en circulation entrainera l’émergence d’un nouveau marché, axé sur la fabrication, la commercialisation et sur le recyclage des batteries électriques. Situées au cœur des véhicules électriques, les batteries aujourd’hui utilisées par les constructeurs automobiles sont basées sur la technologie lithium-ion (identique à celle des smartphones et ordinateurs portables) et affichent une durée de vie comprise entre 9 et 13 ans.

Le groupe Renault-Nissan cherche dès à présent à se positionner sur ce secteur émergent et notamment à investir le marché de niche de « l’après-vie » des batteries lithium-ion, une fois qu’elles ne peuvent plus assurer le bon fonctionnement d’un véhicule électrique. Le constructeur automobile français a en effet annoncé qu’il envisageait de construire une usine de stockage d’énergie d’une puissance de 100 MW grâce à ces batteries électriques.

Valoriser les batteries électriques usagées

L’idée n’est pas nouvelle. Le constructeur américain de voiture électrique Tesla s’est en effet déjà lancé dans cette activité. Mais cela n’en reste pas moins un beau défi technologique et un projet ambitieux : combiner des milliers de batteries neuves et usagées pour créer une immense zone de stockage de l’électricité. Pour y parvenir, le groupe automobile franco-japonais Renault-Nissan vient de signer un partenariat avec le spécialiste allemand du stockage d’énergie The Mobility House.

« Nous travaillons avec The Mobility House sur plusieurs programmes, dont un projet important de stockage d’énergie actuellement encore en phase d’étude », a déclaré Céline Farissier, porte-parole de Renault.

Les détails sont pour l’instant délivrés au compte-goutte. Mais l’idée est notamment de donner une seconde vie aux batteries usagées, qui ne sont plus en mesure d’assurer le bon fonctionnement d’une voiture électrique. Renault-Nissan ambitionne de déployer une usine capable d’alimenter plus de 120.000 foyers.

Mieux, cette mégabatterie pourrait même servir à renforcer la sécurité énergétique d’un réseau et à favoriser le déploiement des énergies renouvelables intermittentes. Un site de stockage tel que celui que souhaite construire Renault permettrait en effet d’accumuler de l’électricité au moment des pics de production pour ensuite la réinjecter dans le réseau au moment où l’offre et inférieure à la demande. De quoi faire oublier le caractère intermittent des énergies solaires ou éoliennes.

Vers une implantation en Allemagne ?

Le partenariat entre le groupe Renault-Nissan et la société The Mobility House a déjà donné lieu à la création d’un système de stockage d’électricité pour le stade du club de football de l’Ajax d’Amsterdam. Fort de cette première expérience réussie, les deux partenaires travaillent désormais à la localisation d’un lieu destiné à la construction d’un système de stockage similaire mais d’une puissance de 100 MW.

L’Allemagne est notamment envisagée comme pays d’accueil en raison du prix élevé de l’électricité et de l’importance des énergies renouvelables dans son mix énergétique. Pour cette dernière raison, les Pays-Bas seraient également une option envisagée.

« Nous estimons que le marché combiné des véhicules et des bus électriques et du stockage d’énergie devrait être multiplié par huit d’ici 2020 pour dépasser les 200 milliards de dollars (178 milliards d’euros), soit un taux de croissance annuel moyen sur cinq ans de plus de 50% », estiment les analystes de Berenberg. La valorisation des batteries usagées permettrait donc de favoriser le recyclage des batteries mais également de baisser leur coût de construction.

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