Renouvelables: l’AIE souligne le potentiel des bioénergies
Les énergies renouvelables vont continuer de progresser ces cinq prochaines années et en particulier les bioénergies, dont le potentiel de développement est important dans les transports et la chaleur, estime l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans un rapport publié lundi.
L’Agence estime que les énergies renouvelables vont poursuivre leur progression, surtout dans le secteur de l’électricité: elles représenteront presque un tiers de la production électrique dans cinq ans.
Toujours dans l’électricité, les capacités renouvelables ont progressé de 178 gigawatts (GW) l’an dernier, tirées par le solaire (97 GW), dont plus de la moitié ont été installés en Chine. La croissance de l’éolien terrestre a en revanche ralenti pour atteindre 44 GW de capacités nouvelles.
Mais « les usages des renouvelables s’étendent beaucoup plus lentement dans les secteurs des transports et de la chaleur », regrette l’AIE, qui conseille des pays développés sur leur politique énergétique.
Elle en profite pour souligner le rôle important mais sous-estimé de la bioénergie, produite à partir de biomasse, qui constitue la plus grosse source d’énergie renouvelable en raison de son utilisation pour le chauffage et les transports.
« Sa part dans la consommation totale de renouvelables dans le monde est d’environ 50% aujourd’hui, en d’autres termes autant que l’hydro, l’éolien, le solaire et toutes les autres énergies renouvelables combinées », souligne le directeur exécutif de l’AIE Fatih Birol.
« La bioénergie moderne devrait continuer à dominer et représente d’énormes perspectives de croissance future. Mais il faudra les bonnes politiques et des réglementations rigoureuses en termes de soutenabilité pour que le potentiel soit atteint », ajoute-t-il, en référence notamment à l’usage des terres.
La bioénergie « moderne » évoquée par l’AIE exclut les usages traditionnels, comme le chauffage et la cuisine au feu de bois dans les pays pauvres. Elle recouvre l’utilisation de la biomasse pour l’électricité, le chauffage et l’industrie ou encore les biocarburants pour les transports.
Plus généralement, l’Agence incite les gouvernement à agir plus.
« Pour atteindre les objectifs de long terme sur le climat et le développement durable, le développement des énergies renouvelables dans les secteurs de la chaleur, de l’électricité et des transports doit s’accélérer », estime-t-elle.
Au rythme actuel, la part des renouvelables dans la consommation finale d’énergie ne serait que d’environ 18% en 2040, alors qu’il faudrait 28% dans un scénario durable.
Dans le cas de l’électricité, l’AIE estime que même si les énergies renouvelables deviennent de plus en plus compétitives, elles ont besoin de soutien au niveau des politiques publiques (visibilité sur le long terme, intégration au réseau électrique…)