Renouvellement des RER B: le retard suite aux recours d’Alstom jugé « inacceptable » par Pécresse
Valérie Pécresse, présidente d’Ile-de-France Mobilités, a jugé « inacceptable » jeudi le retard pris dans le renouvellement des trains destinés à la ligne B du RER francilien, en raison des recours déposées par le constructeur Alstom concernant l’appel d’offres qu’il a perdu.
« Aujourd’hui, il y a une attente énorme des voyageurs du RER B sur ces nouveaux matériels », a mis en avant Valérie Pécresse, également présidente de la région Ile-de-France, lors de l’inauguration de la station Porte de Clichy sur le prolongement de la ligne 14 du métro parisien.
Lundi, la RATP et SNCF Voyageurs avaient fait état d’un nouveau recours déposé par le constructeur ferroviaire Alstom, qui a empêché la signature du contrat de commande (prévu le 25 janvier) de 146 nouveaux trains destinés à la ligne B du RER francilien à un consortium associant les constructeurs canadien Bombardier Transport et espagnol CAF.
Le contrat de 2,56 milliards d’euros vise à remplacer le matériel roulant du RER B, important axe nord-sud de l’Ile-de-France qui transporte environ un million de personnes par jour (hors pandémie).
Bombardier et CAF avaient été choisis le 13 janvier dernier face à Alstom, après le rejet d’un recours devant le Tribunal administratif de Paris engagé par le groupe français, lequel avait déjà retardé la procédure en décembre car il estime que « la nofication de rejet est incomplète ».
« L’appel d’offres a été mené dans le respect scrupuleux de toutes les règles », a affirmé Valérie Pécresse jeudi.
« Tous ces recours sont dilatoires, et ma crainte, et c’est une crainte partagée par la RATP, la SNCF et Ile-de-France Mobilités, c’est que ces recours nous fassent prendre vraiment beaucoup, beaucoup de retard sur la commande, ce serait au détriment des voyageurs et ce n’est pas acceptable », a-t-elle déploré.
« C’est inacceptable surtout vis-à-vis d’un constructeur qui est honoré de la confiance de la RATP, de la SNCF et d’IDF Mobilités à hauteur de plusieurs milliards d’euros » via des commandes passées à Alstom, a estimé Mme Pécresse.
« On attendrait un comportement plus soucieux des voyageurs et de l’intérêt général », a-t-elle encore dénoncé.
Alstom – qui doit devenir propriétaire vendredi de Bombardier Transport – a précédemment précisé qu’il souhaitait avoir « des détails sur les raisons du rejet de son offre » et qu’il a « manifesté depuis plusieurs mois (…) ses inquiétudes sur des irrégularités dans la procédure ».