Rénovation énergétique et CPE : la preuve par les écoles
Article publié par Construction21, site partenaire
De 2011 à 2013, Optimal Solutions a mené une campagne de rénovation sur 100 écoles de la Ville de Paris. Ce projet, réalisé sous forme d’un Contrat de Performance Energétique (CPE), garantit 30% d’économies d’énergie et de réduction des émissions de CO2 sur 20 ans. Retour sur une opération phare et ses résultats 4 ans plus tard.
Les bâtiments d’enseignement ont depuis longtemps été identifiés comme une cible prioritaire pour la rénovation énergétique. C’est d’ailleurs l’un des chevaux de bataille du Président du Plan Bâtiment Durable, Philippe Pelletier.
Opter pour une rénovation durable relève certes de travaux d’efficacité énergétique mais le projet doit aussi impliquer les usagers et les sensibiliser aux bons gestes des économies d’énergie.
Dans les écoles rénovées, les enfants apprennent à apprécier les bénéfices de l’opération et peuvent devenir les ambassadeurs d’une construction durable ; dans un premier temps auprès de leurs parents et plus tard, dans leur propre foyer.
L’enjeu est également considérable pour des économies d’énergie à l’échelle de la ville : les écoles représentent 25% du parc immobilier de la Ville de Paris.
C’est ce double pari qu’a soumis la Ville à Optimal Solutions, filiale de Dalkia (Groupe EDF), en lui confiant la rénovation de 100 écoles parisiennes, réparties dans tous les arrondissements, chacune avec ses caractéristiques architecturales, ses systèmes énergétiques, son contexte urbain.
Le premier défi consistait à toutes les rénover en seulement 2 ans. Pour cela, Optimal Solutions a décidé de minimiser les nuisances que le chantier pourrait générer auprès des usagers, en intervenant pendant les congés (petites et grandes vacances), mais aussi les mercredis, avec des interventions ponctuelles lorsque les écoles étaient inoccupées.
Surtout, les travaux ont été divisés en deux campagnes : 45 écoles entre janvier 2011 et août 2012, 55 écoles entre septembre 2012 et août 2013.
1er lot : la performance de l’enveloppe
Au vu de la diversité des bâtiments, Optimal Solutions a d’abord procédé à une campagne d’audits et de bilans énergétiques pour identifier les forces et faiblesses de chacune des écoles. La priorité a été mise sur l’isolation, notamment celle des classes et des combles.
Pour limiter les pertes de chaleur, l’ensemble des fenêtres a été révisé et lorsque nécessaire, les fenêtres ont été remplacées, surtout dans les classes. L’isolation des tuyauteries de chauffage a été également vérifiée et certaines ont été refaites.
2ème lot : les systèmes de chauffage
Sur les 75 écoles dotées d’un centre thermique (chaufferie gaz ou réseau de chaleur), 30 ont été rénovés, les autres le seront sur l’étendue du contrat de maintenance avec la Ville de Paris. Tous les radiateurs ont reçu des robinets thermostatiques pour qu’à 8h20, heure d’arrivée des enfants, toutes les salles de classe soient à 19°C. « Les usagers n’ont pas tous accueilli les 19°C de la même façon. Certains trouvaient cela trop froid. Toutefois, à l’usage, tous s’y sont habitués », explique Vincent Deyme, chef de projet exploitation chez Optimal Solutions. « La Ville de Paris a également souhaité mener une expérimentation dans 10 écoles avec des robinets à tête réglable pour une programmation local par local ».
3ème lot : la consommation électrique
Pour atteindre une bonne performance, il a fallu intervenir sur la consommation électrique et notamment sur l’éclairage de certaines écoles. Des luminaires à haute efficacité énergétique ont été choisis et des solutions particulières ont dû être mises en place. « Notre périmètre d’intervention se limite aux salles de classe, aux espaces communs, aux locaux du personnel et le cas échéant, à la salle de réfectoire. Autrement dit, nous n’avions pas vocation à travailler sur les cuisines ou les logements des enseignants. Toutefois, nous avons constaté que les hottes des cuisines ont un impact en termes de ventilation sur la salle de réfectoire. Nous avons donc mis en place un contrôle de commande sur ces hottes pour une meilleure performance énergétique », raconte Vincent Deyme.
4ème lot : la régulation
Une fois l’enveloppe améliorée et les systèmes optimisés, c’est le pilotage des bâtiments qui entre en jeu. Des sondes thermiques ont été installées dans chaque école : 1 par étage et par bâtiment. L’ensemble des centres thermiques est piloté par Optimal Solutions et fait remonter les données de consommation.
Le suivi énergétique a commencé dès la fin des travaux sur les 45 premières écoles, en septembre 2012. Depuis septembre 2013, Optimal Solutions surveille journalièrement les consommations de l’ensemble des 100 écoles. Au 31 octobre de chaque année, la Ville de Paris reçoit un rapport annuel complet qui couvre une année scolaire.
5ème lot : la sensibilisation
Rénover les enveloppes, rénover les systèmes, mais aussi faire évoluer les usages. A ce titre, Optimal Solutions a mis en place un programme de formation et de sensibilisation à destination de 3 cibles distinctes :
- Les enfants et les enseignants : au rythme de 250 formations par an, auprès des élèves de maternelle et de CM1/CM2. Ils y apprennent les bons gestes et leur pourquoi.
- Les agents techniques : ils gèrent les bâtiments sous la tutelle d’Optimal Solutions qui les forme chaque année sur le pilotage des écoles. Ils sont soit des agents de la Ville de Paris, soit des contractants privés.
- Le personnel de ménage : ils sont là avant et après tout le monde. Ils ont donc un rôle primordial pour le pilotage des bâtiments. Il faut les sensibiliser à ne pas ouvrir les fenêtres en grand pour ventiler les salles et les inciter à signaler un dysfonctionnement.
Quel bilan 4 ans après la fin des travaux ?
Le CPE de 20 ans établit des objectifs de 30% d’économie d’énergie et de 30% de réduction des émissions de CO2 sur la globalité des 100 écoles, selon le protocole IPMVP, un standard mondial qui certifie le sérieux du suivi énergétique.
« Depuis août 2012 et le début du suivi énergétique, nous tenons les objectifs », déclare Vincent Deyme qui a suivi le projet depuis le début. « Les économies d’énergie augmentent même d’année en année. Bien entendu il s’agit d’une performance globale, avec des écoles très performantes et d’autres qui le sont moins. On constate surtout un changement progressif des usages. Les enseignants sont très demandeurs des formations/sensibilisation, à tel point que nous allons tenter de les étendre aux CE1/CE2 ».
Côté carbone, le bilan est tout aussi positif.
Pour mettre en avant cette opération exemplaire et son impact, la Ville de Paris a choisi une école démonstratrice pour recevoir des visites de délégations françaises et étrangères. Des représentants des villes de Milan, Londres, Athènes et Varsovie ont pu constater l’efficacité du travail mené par Optimal Solutions sur un site :
- L’école Paradis, pilotée à distance
- Le CPE a également été présenté par EDF à la COP21 pour inspirer d’autres villes et collectivités à lancer des initiatives similaires à travers le monde.
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Les partenaires du projet
Pour la réalisation de ce projet, une société de projet (NOV’ECOLES Paris) a été constituée entre Optimal Solutions, la Caisse des Dépôts et Consignations avec le fonds Exterimmo et Atlante Gestion avec le fonds France Infrastructures. En vue d’assurer le financement de l’opération, NOV’ECOLES Paris s’est entourée de prêteurs de premier plan : AUXIFIP, la Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel d’Ile-de-France (CADIF), le Crédit Coopératif et sa filiale BTP Banque.