Rénovation énergétique: le gouvernement va injecter 300 millions d’euros de plus pour les ménages
Le gouvernement va muscler son dispositif MaPrimeRénov’ en débloquant une enveloppe supplémentaire de 300 millions d’euros pour mieux accompagner les ménages dans leurs rénovations énergétiques, à compter de 2024, a-t-on appris dimanche soir auprès du ministère de la Transition énergétique.
La prestation d’accompagnement des ménages les plus modestes (« MonAccompagnateurRénov ») sera entièrement prise en charge, l’aide pour cette prestation d’accompagnement passant de 1.200 euros actuellement à 2.000 euros, a-t-on précisé de même source, confirmant une information du Figaro.
L’objectif du gouvernement est de 200.000 rénovations d’ampleur en 2024, contre environ 90.000 actuellement, alors que le secteur du logement représente 48 millions de tonnes d’équivalent CO2, soit 64% des émissions du bâtiment et 11% des émissions totales de la France.
Cette nouvelle enveloppe, destinée entre autres à accélérer le remplacement des chaudières fossiles –fioul et gaz– et à mieux isoler les bâtiments, a été annoncée lundi par les ministres de la Transition énergétique (Agnès Pannier-Runacher), de la Transition écologique (Christophe Béchu) et de la Ville et du logement (Olivier Klein), à l’occasion d’une réunion des acteurs du bâtiment sur la décarbonation.
Le gouvernement a par ailleurs lancé le 5 juin une concertation jusqu’au 28 juillet, avec des élus et des professionnels, sur l’accélération de la décarbonation des moyens de chauffage dans le bâtiment, l’idée étant entre autres d’interdire l’installation de chaudières au gaz neuves et de supprimer le quart des chaudières au gaz d’ici 2030.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la planification écologique lancée par la Première ministre Elisabeth Borne et doit permettre de « sécuriser l’atteinte des engagements climatiques du pays d’ici 2030 », en cherchant notamment à savoir comment « accélérer la dynamique de dépose des chaudières fossiles (fuel et gaz) » dans les bâtiments, dans le parc tertiaire et dans le parc résidentiel, pour les remplacer notamment par des pompes à chaleur, des poêles a pellets de bois, des solutions géothermiques ou un raccordement au chauffage urbain s’il existe.
D’après des statistiques du Centre d’études et de recherches économiques sur l’énergie (Ceren), 11,2 millions de résidences principales recouraient au gaz naturel et gaz de pétrole liquéfié pour se chauffer en France en 2021 (collectif ou individuel), et quelque 2,7 millions de résidences principales étaient chauffées au fioul domestique.
Le dispositif MaPrimeRenov’, mis en place pour aider au financement des travaux de rénovation énergétique, surtout des ménages les plus modestes, a déjà acté la fin des aides pour l’installation de chaudières à gaz, y compris les plus modernes qui recyclent leurs gaz d’échappement.