Renouvellement des RER B: Alstom ne veut pas fournir les trains au prix négocié
Le PDG d’Alstom Henri Poupart-Lafarge a indiqué mercredi qu’il comptait renégocier le contrat des nouveaux RER B transiliens, attribué à un groupement associant Bombardier Transport, que son groupe a repris vendredi, et l’Espagnol CAF, mais pas encore signé.
« Je n’ai pas un but précis en tête », a assuré le PDG d’Alstom au Club de l’économie du Monde.
« Nous avons de grandes inquiétudes sur ce projet: sur la faisabilité technique, financière de l’offre », a-t-il résumé, parlant d' »un contrat qui [leur] paraît mal parti ».
« Je veux dialoguer pour (…) pouvoir exprimer auprès de la RATP et d’Ile-de-France (Mobilités) ce qu’est l’état de l’offre aujourd’hui, et voir leur réaction: s’ils nous disent +très bien, on garde cette offre, avec ses caractéristiques techniques et ses caractéristiques financières+ et dans ce cas-là il faut en rediscuter », a-t-il expliqué.
Il a aussi évoqué la possibilité que ses clients veuillent « rebasculer » sur le train qu’avait proposé Alstom face à Bombardier et CAF.
Le contrat porte sur la fourniture à la RATP et la SNCF de 146 nouveaux trains destinés à la ligne B du RER, pour 2,56 milliards d’euros financés par l’autorité régionale Ile-de-France Mobilités.
Alstom a déposé plusieurs recours, retardant l’attribution, puis la signature du contrat qui était envisagée avant sa prise de contrôle de Bombardier Transport (effective depuis vendredi 29 janvier).
« Je considère que l’offre technique de Bombardier est extrêmement tendue. Ils n’ont pris aucune marge de manoeuvre sur aucun des organes », a relevé M. Poupart-Lafarge, précisant que ses équipes l’analysaient depuis vendredi.
Avec « le contrat tel qu’il est aujourd’hui, nous perdrions (…) de l’argent. (…) Beaucoup d’argent, sinon je n’en parlerais pas », a-t-il souligné.
« Il faut que le projet se passe bien. Il faut qu’on puisse livrer les trains à l’heure, il faut aussi pour Alstom que ce projet ne soit pas un gouffre financier. Ces conditions aujourd’hui ne sont pas réunies », a-t-il estimé.
« Je ne crois pas que ça soit responsable de passer sous silence (…) le fait que si on s’embarque dans cette aventure on ira dans le mur collectivement. »
« Il faut donc qu’on puisse parler, discuter (…), et ensuite prendre une décision collective », a-t-il plaidé.
La RATP et la SNCF ont indiqué mardi avoir refusé la médiation demandée par Alstom.
« Alstom a repris l’ensemble des contrats et engagements de Bombardier en rachetant l’entreprise », ont-elles alors expliqué.
liu/ico/LyS
COMMENTAIRES
La sagesse serait de rendre l’appel d’offre infructueux et de refaire un appel d’offre.