Restructuration d’E.ON : quelle stratégie ?
Le géant allemand de l’énergie E.ON a annoncé le dimanche 30 novembre le lancement d’un plan de cession, de nouvelles dépréciations et de réorientation stratégique. Le groupe rencontre en effet des difficultés économiques dues notamment au manque de rentabilité de ses centrales fossiles et à la fermeture annoncée des centrales nucléaires allemandes d’ici à 2022 et cherche donc à recentrer ses activités vers les énergies renouvelables.
Le groupe allemand EON basé à Düsseldorf doit faire face depuis plusieurs années à des difficultés économiques et à un endettement très important (31 milliards d’euros). Ces difficultés sont notamment dues au manque de rentabilité des centrales fossiles d’électricité et à la future fermeture des centrales nucléaires en Allemagne.
Pour se remettre sur les rails et y rester, E.ON choisit donc d’abandonner certaines activités, de les recentrer sur la production d’énergies renouvelables et de céder ses actifs dans plusieurs pays. Après les Etats-Unis et la Finlande, E.ON prévoit de céder ses actifs en Espagne, au Portugal, et éventuellement en Italie. Des cessions qui conduisent à des dépréciations : 4,5 milliards d’euros annoncés au quatrième trimestre 2014.
E.ON se séparera en deux branches : la première sera concentrée sur les énergies renouvelables et les réseaux (40.000 salariés), alors que la seconde s’intéressera à la production d’électricité par les centrales à gaz et le négoce d’énergie (20 000 salariés). La scission devrait avoir lieu en 2016.
L’Allemagne a pour objectif d’atteindre 80% de production d’électricité renouvelable d’ici à 2050 et subventionne largement leur production, ce qui tire les prix de l’électricité vers le haut. Par ailleurs, l’électricité produit à partir de sources renouvelables fait l’objet d’un rachat prioritaire, ce qui réduit la rentabilité des centrales fossiles et particulièrement des centrales à gaz. E.ON fait donc le choix de changer sa stratégie et de miser sur la production d’électricité renouvelable (à partir des sources solaires et éoliennes principalement). Le groupe souhaite également investir 5 milliards d’euros, notamment dans le domaine des réseaux intelligents (« smartgrids ») en Turquie.
Crédit photo : Michiel1972