Retraites : la CGT proteste contre la convocation de l’un de ses cadres par la gendarmerie
Le patron de la branche Energie de la CGT, Sébastien Ménesplier, est convoqué début septembre en tant que « personne morale » à la gendarmerie pour des faits qui remontent au mouvement de contestation de la réforme des retraites en mars, selon le syndicat qui dénonce une « répression syndicale ».
« Avec la convocation de Sébastien Ménesplier, secrétaire confédéral de la CGT, la répression syndicale franchit un cap gravissime et inédit depuis au moins 50 ans », a protesté mercredi sur X (anciennement Twitter) la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet qui a appelé la Première ministre Elisabeth Borne à « intervenir immédiatement pour mettre fin à ces poursuites ».
Le premier secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure, a aussi affiché son « soutien » au syndicat.
Le leader syndical, en première ligne dans la contestation de la réforme, est convoqué le 6 septembre à la gendarmerie de Montmorency (Val-d’Oise) pour « mise en danger d’autrui par personne morale (risque immédiat de mort ou d’infirmité) par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence », selon un tract syndical.
Une source proche du dossier a confirmé la convocation liée à une « poursuite d’enquête » pour des « faits qui ne se sont pas produits au niveau local », sans plus de précisions.
Elle fait suite, selon un dirigeant de la FNME-CGT (CGT-Energie), à une coupure de courant opérée le 8 mars, au plus fort de la contestation, dans la ville d’Annonay (Ardèche), fief du ministre du Travail Olivier Dussopt. La coupure volontaire, qui avait privé plusieurs milliers de foyers de courant, avait été revendiquée auprès des médias locaux par Sébastien Ménesplier qui soulignait sa portée « symbolique ».
« On convoque pour la première fois un secrétaire fédéral d’une fédération et même secrétaire confédéral, en tant que personne morale, pour une action qu’il n’a pas commise », a déploré auprès de l’AFP Julien Lambert, secrétaire fédéral de la CGT-Energie, qui a dénoncé une convocation « très politique, qui vise directement l’organisation syndicale CGT ».
« Il y aura un grand rassemblement contre cette répression syndicale, avec notamment des électriciens et gaziers, devant la gendarmerie », a déclaré à l’AFP M. Lambert, en dénonçant une « remise en cause de libertés fondamentales ».
Sophie Binet sera présente lors du rassemblement, a aussi indiqué la CGT, qui appelle les électriciens et gaziers à faire grève ce jour-là.
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« La coupure volontaire, qui avait privé plusieurs milliers de foyers de courant, avait été revendiquée auprès des médias locaux par Sébastien Ménesplier qui soulignait sa portée « symbolique ». »
Il a donc revendiqué publiquement une action illégale.
Et la CGT s’étonne ?
Plus facile de convoquer un syndicaliste que les responsables politiques qui, en application du traité de Maastricht, ont cassé l’entreprise intégrée EDF/GDF, ont libéralisé le secteur de l’énergie. Ont arrêté super phénix, le projet Astrid ou encore dépecé EDF et racketé les usagers avec l’Arenh…
A l’image de Marcel Paul, le ministre communiste de la production industrielle en 1945, il faut rebâtir un secteur énergétique, GEDF, Groupe Energie De France regroupant EDF, Engie, TotalEnergie (production, transport, distribution). Décarboner l’énergie, la rendre accessible à tous ! Un beau challenge.