Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français (RTE) a annoncé lors d’une conférence de presse le jeudi 2 octobre dernier, collaborer avec le gestionnaire du réseau belge pour la mise en place des moyens techniques nécessaires à l’augmentation des exportations d’électricité vers la Belgique. La France pourrait ainsi compenser la pénurie d’électricité susceptible de toucher la Belgique cet hiver suite à l’arrêt de trois réacteurs nucléaires.

Confronté à un risque de pénurie d’électricité pour cet hiver, le groupe Elia, gestionnaire du réseau électrique belge a entrepris il y a plusieurs mois la constitution d’une réserve stratégique de 850 MW destinée à sécuriser l’approvisionnement électrique en cas de besoin. Si le plan d’urgence prévoit des délestages en dernier recours, Elia pourrait être tenté, avant d’en arriver à de telles extrémités, d’importer plus d’électricité produite dans d’autres pays européens, comme la France, les Pays-Bas ou l’Allemagne, pays auxquels la Belgique est directement reliée.

Et c’est justement là l’objectif de RTE et Elia qui étudient conjointement les possibilités techniques pour augmenter les capacités d’exportation de courant vers la Belgique cet hiver. Comme l’a déclaré RTE, « Elia, gestionnaire de réseau belge, prévoit d’installer sur les lignes d’interconnexion avec la France, des dispositifs permettant d’adapter le transit maximal acceptable sur ces lignes en fonction des conditions météorologiques à une échéance de quelques heures« . Des dispositif qui font toujours l’objet de négociations quant au mode opératoire à adopter mais qui devrait selon le gestionnaire française être mis en place prochainement.

Le principe sera donc ici d’exploiter la baisse des températures hivernales, qui en limitant l’échauffement des lignes électriques permettrait d’augmenter les quantités transférées. Une solution encore expérimentale pour Pierre Bornard, directeur général délégué de RTE et président du conseil d’administration d’Entso-e, l’association européenne des gestionnaires des réseaux de transport d’électricité, et qui ne sera envisageable « qu’en respectant les limitations techniques du réseau » et en instaurant un suivi en temps réel des conditions climatiques (température et vent) afin d’éviter tout risque de surchauffe. Si la baisse des températures permettrait d’exporter plus d’électricité, reste à savoir si les quantités d’électricité à disposition côté français seront suffisantes. En effet, ce sont ces mêmes températures froides qui entraînent les pics de consommation (pour le chauffage notamment) et RTE a d’ores et déjà prévenu que l’alimentation des foyers hexagonaux resterait sa priorité.

La Belgique est actuellement dans une situation critique suite à l’arrêt imprévu de trois réacteurs nucléaires (Doel 3 et 4 et Tihange 2) exploités par Electrabel, filiale de GDF Suez. Une perte de puissance de 3000 MW qui représente plus de la moitié de la capacité de production nucléaire du pays et fait peser de gros risques de blackout électrique pour cet hiver.

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