role combustion propre pour atteindre net zero promesse hydrogene - Le Monde de l'Energie

Le rôle de la combustion propre pour atteindre le « Net Zero », ou la promesse de l’hydrogène

Une tribune sur le potentiel de l’hydrogène dans la transition énergétique, signée Dale Smith, Thermal Solutions Growth Leader (spécialiste de la croissance des solutions thermiques) pour la branche « Digitalization / Energy Transition Solutions » (numérisation / solutions de transition énergétique) chez Honeywell.

 

Les entreprises se tournent de plus en plus vers les combustibles alternatifs dans leur volonté d’atteindre la neutralité carbone, et l’hydrogène est à l’avant-garde de cette profonde transformation. Alors que les industries et les gouvernements s’efforcent de limiter les effets du changement climatique, la place des technologies de combustion propre dans cette transition se confirme. Ces solutions innovantes, compatibles avec l’hydrogène, permettent aujourd’hui aux leaders de l’industrie d’optimiser leur efficacité, tout en réduisant leur empreinte environnementale.

L’hydrogène est souvent présenté comme une option prometteuse pour un avenir énergétique plus propre. Son intérêt réside dans son processus de combustion : lorsqu’il est brûlé, l’hydrogène ne produit que de la vapeur d’eau, sans émettre de dioxyde de carbone. Cette caractéristique en fait un acteur essentiel de la transition énergétique mondiale vers des solutions plus durables. De l’alimentation des processus industriels au chauffage des habitations, le rôle de l’hydrogène s’élargit, en raison de son potentiel de réduction des émissions.

L’adoption de l’hydrogène est accélérée par l’augmentation des phénomènes climatiques extrêmes, allant des incendies de forêt aux ouragans dévastateurs, tous exacerbés par les émissions élevées de dioxyde de carbone. Le soutien public et législatif aux solutions énergétiques durables n’a jamais été aussi important, avec des objectifs ambitieux fixés notamment par l’Union européenne pour réduire les émissions de CO2 de 40 % d’ici à 2030 et atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.

Qu’en est-il des autres énergies alternatives ?

Si l’on compare l’hydrogène au gaz naturel – à la base de nombreux systèmes énergétiques actuels – les différences sont notables. Bien que son pouvoir calorifique par volume soit environ un tiers de celui du gaz naturel, l’usage de l’hydrogène dans les systèmes énergétiques dépasse ces simples considérations. Contrairement au gaz naturel, l’hydrogène agit principalement comme un vecteur énergétique, ce qui le rend essentiel pour le stockage et le transport des énergies renouvelables. Cette caractéristique est cruciale pour gérer l’intermittence des sources renouvelables telles que l’énergie éolienne et solaire.

Malgré ces avantages, l’adoption plus large de l’hydrogène se heurte à des défis techniques et de sécurité en raison de ses propriétés uniques. Il est incolore, inodore et hautement inflammable, avec une plage d’inflammabilité plus large que celle du gaz naturel. Ces facteurs nécessitent une manipulation avisée et le développement de technologies de combustion avancées.1

L’hydrogène, bien que prometteur, doit être mis en perspective par rapport aux alternatives énergétiques disponibles. Comparé à l’énergie solaire et éolienne, il constitue un vecteur d’énergie plus flexible et plus transportable, mais nécessite des coûts technologiques initiaux plus élevés pour l’extraction et le stockage. Contrairement aux biocarburants, l’hydrogène offre un processus de combustion plus propre, sans production de sous-produits solides. Cette analyse comparative aide les parties prenantes à l’évaluer en termes d’efficacité, de coût, d’évolutivité et d’impact environnemental par rapport aux autres énergies renouvelables.

Toutefois, cette transition se heurte à certains défis. L’infrastructure pour le transport et le stockage de l’hydrogène est encore en développement, et le coût de la production d’hydrogène, bien qu’en baisse, reste un obstacle important. En outre, les propriétés de combustion de l’hydrogène entraînent des températures et des émissions de NOx potentiellement plus élevées, qui doivent être gérées à l’aide de technologies avancées de contrôle de la combustion. De ce fait, le passage à l’hydrogène ne consistent plus seulement à adopter de nouveaux carburants, mais aussi à repenser le fonctionnement des systèmes énergétiques en mettant l’accent sur la flexibilité, la sécurité et la responsabilité environnementale.

Durabilité et impact environnemental

Au-delà de la réduction des émissions de carbone, l’hydrogène contribue à des objectifs environnementaux plus larges. La production d’hydrogène, en particulier lorsqu’elle est dérivée de sources renouvelables, réduit considérablement la dépendance à l’égard des combustibles fossiles, ce qui entraîne une réduction de la pollution globale. En outre, le processus de combustion de l’hydrogène, qui n’émet que de la vapeur d’eau, présente un risque minimal en matière de consommation d’eau et de qualité de l’air, ce qui va dans le sens des efforts déployés au niveau mondial pour lutter contre la pénurie d’eau et la pollution de l’air.

Aussi, la transition vers l’hydrogène offre des possibilités d’améliorer la résilience énergétique, de réduire la consommation d’énergie et de garantir des réductions d’émissions. Avec des brûleurs et des outils de contrôle favorisant de faibles émissions, associés à des technologies de combustion avancées, les clients peuvent réduire de manière significative leur empreinte environnementale, tout en garantissant l’efficacité et la sécurité de leurs opérations.

En outre, le concept de transition énergétique par le mélange de l’hydrogène et du gaz naturel représente une étape supplémentaire pour de nombreuses industries. Les coûts prohibitifs et le manque d’infrastructures empêchent actuellement une adoption généralisée. Cependant, le mélange offre une approche pragmatique pour intégrer progressivement l’hydrogène dans les systèmes énergétiques existants, jetant ainsi les bases d’une transition plus importante vers l’énergie propre à l’avenir.

Applications industrielles et perspectives d’avenir

L’impact de l’hydrogène est particulièrement notable dans le secteur industriel, qui représente une part substantielle des émissions mondiales de carbone. En passant du gaz naturel à l’hydrogène dans les processus gourmands en énergie, les industries peuvent réduire considérablement leur empreinte carbone.

De plus, l’adoption des technologies de combustion de l’hydrogène a des implications économiques importantes pour les industries qui abandonnent les combustibles traditionnels. Si les coûts d’investissement initiaux peuvent être élevés, les économies réalisées à long terme grâce à la réduction de la consommation de carburant et des émissions peuvent compenser ces dépenses. Les gouvernements et les organismes de réglementation proposent de plus en plus d’incitations financières, telles que des allègements fiscaux ou des subventions, pour soutenir cette transition. Une analyse d’impact économique pourrait examiner ces aspects, en détaillant le retour sur investissement au fil du temps et la manière dont ces technologies peuvent améliorer la rentabilité tout en respectant les normes environnementales 2.

À l’avenir, l’intégration de l’hydrogène dans les réseaux de gaz naturel existants, qui devrait commencer par mélanger de faibles pourcentages d’hydrogène puis d’en augmenter progressivement la part, représente une solution transitoire. Cette approche permet une adaptation progressive des infrastructures et des technologies, préparant ainsi le terrain pour un changement plus important prévu entre 2030 et 2035.

En somme, le rôle de l’hydrogène dans l’avènement d’un avenir énergétique durable et propre devient de plus en plus évident. Grâce aux entreprises qui ont pris l’initiative de développer et de mettre en œuvre des technologies avancées de combustion propre, la voie vers des émissions nettes zéro semble de plus en plus accessible. Alors que le monde est confronté aux réalités pressantes du changement climatique, l’adoption de l’hydrogène et d’autres technologies propres n’est pas seulement souhaitable, mais essentielle. Les solutions qui illustrent la synergie entre le progrès technologique et la gestion de l’environnement ouvrent la voie à un avenir plus vert et plus propre.

 

1 Le système SLATE d’Honeywell et les autres systèmes de contrôle de la combustion jouent un rôle essentiel dans la gestion des combustibles et la sécurité des opérations.

2Honeywell relève ces défis grâce à sa gamme de technologies avancées. Des produits tels que les brûleurs Thermjet, Kinemax et EcomaxLE sont compatibles avec l’hydrogène, conçu pour tenir compte de sa grande inflammabilité et de ses caractéristiques de combustion rapide.

 

commentaires

COMMENTAIRES

  •  » La production d’hydrogène, en particulier lorsqu’elle est dérivée de sources renouvelables, réduit considérablement la dépendance à l’égard des combustibles fossiles, ce qui entraîne une réduction de la pollution globale. » Hors de prix dans ces conditions car le facteur de charge du procédé est relativement bas. lorsque la production est dérivée d’une source nucléaire, le facteur de charge étant meilleur, le prix devrait être plus faible.

    Répondre
  • La production d’hydrogène par électrolyse dans une grande usine à un rendement énergétique de seulement 62%. En ajoutant la compression, le transport et le stockage, le rendement effectif tombe à 57% dans le cas le plus favorable et pour de grandes quantités.

    Brûler de l’hydrogène « propre » pour le chauffage des bâtiments est une nouvelle idiotie, entraînant un gaspillage considérable d’énergie d’origine électrique en comparaison d’un simple radiateur (y compris « grille-pain ») ou d’une pompe à chaleur.

    C’est pire pour le transport, le rendement des piles à combustible n’étant que de 50% au mieux, ce qui donne un rendement global de l’ordre de 28% dans le meilleur des cas. Encore moins avec les stations H2 existantes et futures.

    Une chose méconnue, étudiée depuis peu, est que l’hydrogène a aussi (de façon indirecte) un potentiel de réchauffement global non négligeable.

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    • @Canado,

      Merci de mentionner les « grilles-pains » (chauffage électrique basique) qui risquent de devenir une nécessité pour consommer moins de Gaz dans les années à venir. Cela prend peu de place, n’est pas cher et vu les productions éoliennes par moment, une utilisation massive de « grilles-pain » est une solution double : consommer les flux d’énergie issus des éoliennes, donc permettre da garder des prix de marché pas trop déconnant aussi, ET consommer moins de Gaz dans ces intervalles de temps !
      Si les grilles-pain sont remplacés par des chauffage à accumulation moderne, c’est encore mieux mais cela est plus cher en investissement…

      Quand est-ce qu’on imposera cela dans certains logements !? (Avis Perso, il faut urgemment « creuser » le sujet tant cela peut économiquement faire du bien, moins de gaz et moins de Gaspi du fait des surproductions éoliennes…)

      Répondre
      • Apo qui faute de s’intéresser au sujet oublie que bientôt on va plus climatiser que chauffer nos maisons . .c’est l’application des principes Negawatt qui nous sortent de la …

        Répondre
  • Canado, qu’est-ce que vous préconisez durant les périodes anticycloniques hivernales, durant lesquelles la demande est élevée à cause du chauffage et la production des variables est faible ?
    Bien sûr, il y a l’isolation, la possibilité de faire du solaire thermique avec stockage annuel dans un écoquartier.
    Il y a un peu d’hydraulique de barrage à accumulation annuelle.
    Mais en-dehors de cela ??
    Comment couvrir la consommation électrique hors chauffage et la consommation énergétique pour le chauffage ?

    Répondre
    • Marc comment font tous les pays de plus en plus nombreux qui se sortent du fissible et du fossile grace aux ENR ? il suffit juste de regarder ce qui se met déjà en place sur le terrain .. en appliquant les principes Negawatt

      Répondre
      • NegaWatt avec pour sponsor officiel GrDF ! (on se demande pourquoi ??? ou pas !)

        Avec eux le Gaz à tous les étages, c’est gagné d’avance… (Total et ENGIE leur disent Merci !)

        Répondre
        • Apo qui ne connait toujours pas les bases du sujet : Negawatt c’est sans le fossile .. mais avec aussi le bio gaz comme ça se met déjà en place partout dans le monde avec les ENR pour se sortir aussi du fossile

          Répondre
    • @Marc,

      Canado a parfaitement raison dans son analyse et même de mentionner les risques de l’hydrogène dans l’atmosphère (les processus de transformation de celui-ci avec d’autres molécules sont mal connus dans l’atmosphère mais il peut réagir avec du CO2 pour faire du méthane et aussi et surtout réagir avec le N2 de l’air pour faire tout un tas de truc, ce qui peut en rajouter une belle couche à une situation déjà en voie de devenir calamiteuse…).

      Ce qu’on oublie en France est le stockage thermique… Pas besoin de stockage intersaisonnier qui sera trop cher et trop volumineux pour un développement à l’échelle dans le pays (juste quelques niches et/ou quelques projets bien dotés de subventions publiques seront faits…). Mais juste du stockage thermique notamment dans certains batis lors des évènements venteux en montant la température de consigne à 21-22 pour accumuler de la chaleur dans les murs dans les batiments qui s’y prêtent (et il y en a beaucoup en France pour faire cela…). Et surtout du stockage thermique dans des cuves d’eau, via des pompes à chaleur ou d’autres équipements électriques même composés de résistances électriques (des chauffes-eau géants…). On a et on aura suffisamment d’éoliennes en Europe pour démarrer cette « invention » d’eau chaude et surtout on a des matériaux isolants très performants dorénavant… On sait de plus prédire à quelques jours près les périodes froides et sans vent ainsi que leurs durées…
      Quelques interconnexions vers les pays du sud de l’Europe et quelques STEP, tout en gardant notre Parc nucléaire à un haut niveau de capacités, avec un plan Bois-Buche pour les périodes de pointe et cela passera (moyennant quelques jours de chomage technique certaines années dans quelques secteurs industriels…).

      On oublie le bois-énergie qui continue de se développer à des niveaux conséquents en province via des systèmes très efficace (poele et insert modernes on des rendements élevés)… En le mobilisant quand il faut, cela peut permettre des effacements conséquents…
      Et 15 jours de pollution aux particules fines dans certaines villes de province, ce n’est rien comparé à la pollution des années 60-70 (où il y avait du chauffage au charbon, y compris à Paris, des véhicules diesel sans aucun filtre avec des carburants pas bien raffinés, idem dans les chaudières à fioul de l’époque, des centrales électriques thermiques au fioul lourd et au charbon quasi sans filtre, beaucoup de chauffage au bois, etc…). Et la génération qui vivait à l’époque n’a pas si mal vieilli que cela…

      Juste ré-inventer l’eau chaude stockée pour quelques jours nous ferait faire de rudes économies de Gaz…

      Répondre
    • de leur mix énergétique .. il suffit de regarder ce que la crise actuelle accélère sur le terrain avec la mise en place des ENR partout dans le monde ..

      Répondre
  • On a surtout besoin d’hydrogène dans l’industrie (notamment pour les Engrais et l’Acier) pour moins dépendre du Gaz et du charbon.

    si déjà on arrivait à avoir des usines à l’échelle, ce serait bien.

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