Roumanie: début d’extraction de gaz en mer Noire
La compagnie gazière Black Sea Oil and Gas (BSOG), basée en Roumanie, a annoncé mercredi avoir commencé à extraire du gaz en mer Noire, un « moment clé » pour ce pays qui veut s’affranchir du gaz russe.
Cette « première » survient juste après l’adoption par le Parlement de Bucarest d’une proposition de loi ouvrant la voie à l’exploitation des gisements de la zone.
« Nous avons accompli un long et ambitieux voyage avant de pouvoir atteindre ce moment clé » pour la Roumanie, s’est félicité dans un communiqué le PDG de BSOG Mark Beacom.
Selon lui, le lancement de cette exploitation offshore est d’autant plus importante que l’invasion de l’Ukraine voisine par la Russie « menaçait la mise en oeuvre des opérations en mer Noire ».
La compagnie détenue par l’américain Carlyle International Energy Partners et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) prévoit d’extraire 500 millions de mètres cubes de gaz cette année et un milliard par an à partir de 2023, soit « 10% des besoins de gaz » de la Roumanie.
BSOG détient deux concessions en mer Noire, à environ 120 km de la côte roumaine.
Le secteur roumain du plateau continental recèle d’importantes réserves, dont 170 milliards de mètres cubes pourraient être extraits d’ici 2040, selon des estimations de la société d’audit Deloitte datant de 2018.
Le gaz offshore pourrait en outre apporter 26 milliards de dollars de recettes publiques sur une période de 23 ans d’exploitation envisagée, d’après la même étude.
Le géant américain ExxonMobil, qui avait investi environ deux milliards de dollars dans une concession en mer Noire détenue à parts égales avec le groupe autrichien OMV et qui recèlerait entre 42 et 84 milliards de mètres cubes de gaz, a décidé en novembre de vendre sa part à la compagnie roumaine d’État Romgaz.
Selon Bucarest, OMV et Romgaz devraient lancer l’extraction en 2026, ce qui permettrait à la Roumanie de devenir un exportateur de gaz.
Exception au sein de l’Union européenne, ce pays dispose d’importantes réserves à terre mais doit encore se tourner vers la Russie en hiver pour couvrir environ 20% de ses besoins en gaz.