Le Royaume-uni cessera de financer des projets d’énergies fossiles à l’étranger, annonce Johnson
Boris Johnson a annoncé vendredi que le Royaume-Uni cessera « dès que possible » de soutenir financièrement des projets à l’étranger d’énergies fossiles, émettrices de CO2, à la veille d’un sommet sur le climat organisé par son pays avec les Nations unies et la France.
Le Premier ministre britannique fera officiellement cette annonce en lançant samedi à 14H00 (heure locale et GMT) ce sommet auquel participeront des dizaines de chefs d’Etat et de gouvernements. Ce sommet coïncide avec les cinq ans de l’Accord de Paris qui marquait un engagement à contenir le réchauffement « nettement » au-dessous de +2°C, et si possible +1,5°C, par rapport à l’ère pré-industrielle.
Qualifiant le changement climatique de « l’un des grands défis mondiaux de notre époque », le dirigeant conservateur affirme que « nos actions, en tant que dirigeants, ne doivent pas être motivées par la timidité ou la prudence, mais par une ambition à vraiment grande échelle », selon des déclarations transmises par ses services.
« C’est pourquoi le Royaume-Uni a récemment ouvert la voie avec un nouvel engagement audacieux de réduire les émissions (de CO2) d’au moins 68% d’ici à 2030, et je suis heureux d’annoncer aujourd’hui que le Royaume-Uni mettra fin au soutien financier aux projets d’énergies fossiles à l’étranger dès que possible », poursuit-il.
Au cours des quatre dernières années, le gouvernement a soutenu 21 milliards de livres (23 milliards d’euros) d’exportations de pétrole et de gaz au Royaume-Uni par la promotion du commerce et le financement des exportations.
Doug Parr, directeur des politiques de Greenpeace UK, a salué dans un communiqué « une initiative bienvenue qui montre que les temps changent ».
« Avec la fin du financement de projets pétroliers et gaziers à l’étranger, nous devons maintenant voir les efforts se déployer rapidement pour aider les nations à passer aux énergies renouvelables », a-t-il ajouté, appelant aussi le pays à « amorcer une transition gérée s’éloignant de la production de pétrole et de gaz au Royaume-Uni et en mer du Nord, tout en aidant les travailleurs touchés à faire une transition vers des emplois +verts+ ».
Le Royaume-Uni doit accueillir en novembre 2021 à Glasgow la grande conférence de l’ONU sur le climat, la COP26. Boris Johnson a dévoilé récemment ses projets pour une « révolution industrielle verte », censée créer et soutenir 250.000 emplois d’ici à la fin de la décennie et réduire considérablement les émissions dans les secteurs de l’énergie, du transport et du bâtiment.
Downing Street a aussi annoncé vendredi un engagement de 10 millions de livres sterling (11 millions d’euros) dans une initiative multilatérale de « relance verte » qui aidera les pays en développement à intégrer leurs engagements climatiques dans la relance économique post-Covid.