RTE a vocation à jouer un rôle dans la consolidation en Europe (président)
Le gestionnaire du réseau d’électricité français RTE a vocation à jouer un rôle dans la consolidation du secteur en Europe, ce qui supposerait de faire évoluer son statut, a estimé jeudi son président François Brottes.
« On va avoir une consolidation du marché du transport de l’électricité dans quelques années (…) donc je pense que RTE n’a pas vocation à être seulement observateur », a-t-il dit.
En cas de consolidation, « la question du modèle de développement de RTE devra être revisitée » mais « il n’y a pas urgence », a-t-il ajouté devant l’Association des journalistes de l’Energie (AJDE).
L’Union européenne requiert que les transporteurs d’électricité (ou de gaz) soient indépendants par rapport aux producteurs. Cette indépendance peut prendre plusieurs formes, comme une séparation pure et simple entre les deux.
Dans le cas de RTE, l’électricien EDF reste actionnaire majoritaire et c’est un modèle du « gestionnaire de réseau de transport indépendant » (dit modèle ITO) qui s’applique.
Le gestionnaire du réseau reste ainsi la propriété d’un producteur mais avec des garanties liées à son statut et son mode de gouvernance.
Toutefois, RTE ne peut s’allier ou fusionner qu’avec des entreprises ayant le même statut, qui sont minoritaires en Europe.
« On a une question posée, de rester dans ce statut ou d’en sortir », et « personnellement, je pense qu’il faut en sortir », a fait savoir François Brottes.
RTE est détenu par EDF (50,1%) et la Caisse des Dépôts et CNP Assurances (49,9%).
RTE avait un temps manifesté son intérêt pour le rachat de 24% des parts de l’opérateur grec de réseau électrique, ADMIE (qui a un statut identique à RTE), mais n’avait finalement pas fait d’offre. C’est l’entreprise d’État chinoise State Grid qui les avait rachetées fin 2016 pour 320 millions d’euros.
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