RTE prévoit un été sans risque pour le réseau électrique
Comme chaque année à l’approche de la saison estivale, le gestionnaire du réseau français de transport d’électricité RTE publie son étude prospective sur l’équilibre entre offre et demande d’énergie électrique en France métropolitaine entre les mois de juin et septembre. Les conclusions de ce rapport sont plutôt positives : malgré la baisse des capacités de production par rapport à 2016, et même en cas de grosses chaleurs, la France ne devrait pas manquer d’électricité cet été.
La canicule et le risque de déséquilibre réseau
Après les températures record qui se sont abattues sur le territoire français à la fin du mois de mai, et qui ont accentué la sécheresse des sols, Météo-France redoute un été particulièrement chaud. Selon les estimations de l’organisme météorologique, les températures du mois de juillet et du mois d’août seront probablement plus élevées que la normale saisonnière. Une tendance à laquelle on commence à s’habituer en raison du réchauffement global des températures terrestres, et qui peut faire craindre des perturbations en termes d’approvisionnement électrique.
En été comme en hiver, la consommation électrique est étroitement liée aux conditions climatiques. Au cœur de l’été, lorsque le mercure flirte avec le sommet du thermomètre, le recours à la ventilation et à la climatisation (particulièrement énergivores) entraine une hausse importante de la consommation électrique. RTE estime que l’augmentation de la température de 1°C entraine une hausse de la consommation électrique de 500 MW. En cas de canicule, une pointe de consommation peut atteindre jusqu’à 59.000 MW.
Le gestionnaire du réseau haute tension ne semble cependant pas penser que nous en arriverons à de tels extrêmes cette année. Selon les chiffres publiés dans son rapport, RTE estime en effet que les capacités de production françaises dépasseront largement les besoins en consommation de la France et resteront importantes même en cas de canicule. Et ce malgré une plus faible disponibilité des moyens de production.
Une demande stable pour l’été 2017
La disponibilité des unités de production françaises affiche une légère baisse de 2.500 MW par rapport à l’été 2016 en raison des réacteurs nucléaires en maintenance annuelle et décennale. Ce déficit en termes de puissance de production est toutefois limité par la croissance des parcs de production éoliens et photovoltaïques : la puissance cumulée du parc éolien dépassera les 12.000 MW (soit 1.300 MW supplémentaires par rapport à l’année dernière) et celle du parc photovoltaïque avoisinera les 7.000 MW (+ 600 MW).
Du côté de la consommation, et malgré les prévisions de Météo-France, la demande de courant devrait rester stable par rapport à l’été dernier : en conditions normales, la consommation électrique estivale devrait s’élever à 131 TWh.
Une pointe de consommation est attendue dans le courant de mois de juillet : elle devrait atteindre 55.700 MW. En cas de canicule, avec des températures supérieures de 7°C aux normales saisonnières, cette pointe pourra s’élever jusqu’à 60.000 MW. A contrario, les creux de consommation les plus bas devraient se dérouler vers le 15 août, avec une consommation électrique pouvant descendre jusqu’à 30.000 MW.
Gérer les pics… mais également les creux de production
« Même en cas de canicule importante, caractérisée par des températures de 6 à 8°C au-dessus des normales, la France devrait pouvoir exporter de l’électricité tout l’été. Avec ses 50 lignes électriques transfrontalières, elle contribuera ainsi à la sûreté d’alimentation des pays européens, tout en gardant des marges de sûreté supérieures à 7 000 MW tout l’été ».
La France sera donc exportatrice nette d’électricité cet été. Il est d’ailleurs utile de préciser que ces liaisons transfrontalières jouent un rôle important dans l’équilibre de notre réseau. Les exportations permettent en effet à RTE de maintenir l’équilibre offre-demande lors de ces creux de consommation. De plus, en cas de forte production intermittente, les producteurs se devront également de compenser en réduisant la production des centrales dont la production est plus flexible (énergie nucléaire).
« Dans un scénario défavorable, ayant une chance sur 100 de se produire, la France aurait besoin d’exporter près de 4 000 MW en juin et début août pour satisfaire l’équilibre offre/demande. Cette valeur est compatible avec la capacité d’export française. En tenant compte des interconnexions avec les pays voisins, les simulations de marché menées par RTE indiquent que la France devrait pouvoir exporter plus que nécessaire et conserver des marges de sûreté supérieures à 7.500 MW tout l’été ».