De Rugy défendra « bec et ongles » l’accompagnement de la transition énergétique
François de Rugy a affirmé jeudi qu’il défendrait « bec et ongles » les dépenses de l’État destinées à aider les Français face à la transition énergétique.
Face au « ressentiment des Français à l’égard de la pression fiscale », qui se manifeste depuis un mois à travers la mobilisation des « gilets jaunes », le ministre de la Transition écologique, interrogé sur Public Sénat, a concédé qu’il serait nécessaire d' »avoir une vraie réflexion et des choix sur les dépenses et sur le fait de réduire évidemment un certain nombre de dépenses ».
Mais il s’est dit hostile à ce que cette réduction touche les dépenses destinées à accompagner la transition vers une économie moins polluante.
« Je les défendrai bec et ongles, parce qu’on ne peut pas avoir dit d’un côté qu’il fallait moins taxer et davantage accompagner et puis alors que nous avons réduit la taxe carbone, finalement dire, ce que certains pourraient être tentés de dire, et bien on supprime les dépenses d’accompagnement de la transition écologique », a déclaré M. de Rugy.
Ces dépenses publiques, liées à des mesures gouvernementales, viseraient à atténuer les effets négatifs de la transition écologique sur le pouvoir d’achat des Français.
Des exemples d’aides financières existent déjà comme les primes à la conversion vers un véhicule moins polluant lors d’un achat automobile ou encore le crédit d’impôt transition énergétique qui permet de réduire une partie des dépenses engagées pour les travaux réalisés dans son logement principal.
Le gouvernement a annoncé la semaine dernière l’annulation de la hausse des taxes sur le carburant prévue initialement début 2019.
Avant même de révéler des mesures sociales supplémentaires lundi, le président de la République Emmanuel Macron avait annoncé le 27 novembre une « grande concertation de terrain sur la transition écologique et sociale », qui devait permettre « dans les trois mois qui viennent » de répondre à la colère des « gilets jaunes » en élaborant des « solutions », des « méthodes d’accompagnement ».
« Je ne veux pas qu’aux inégalités de revenus générées par la mondialisation s’ajoute pour nos concitoyens qui travaillent ou ont travaillé l’inégalité devant la transition écologique », avait affirmé M. Macron.
Le prédécesseur de M. de Rugy, Nicolas Hulot, avait quant à lui plaidé le 23 novembre pour « un accompagnement social digne de ce nom » de la transition écologique. Il avait affirmé qu’il n’avait pas été entendu au nom de l’orthodoxie budgétaire et en avait « tiré les leçons » en démissionnant.