RWE et EON visent « fin 2019 » pour rebattre les cartes de l’énergie
Les énergéticiens allemands RWE et EON visent « fin 2019 » pour boucler leurs spectaculaires échanges d’actifs, qui feront du premier un spécialiste de la production d’énergie et du second un géant des réseaux, ont-ils annoncé lundi soir.
Cette opération complexe dévoilée dimanche, qui redistribue les cartes sur le marché allemand de l’énergie, passe d’abord par la cession à EON d’Innogy, filiale d’énergies renouvelables de RWE, dont l’intégration devrait entraîner « jusqu’à 5.000 suppressions d’emplois » chez EON, sur les 70.000 que comptera le groupe dans son futur périmètre.
EON table également sur des économies significatives « de 600 à 800 millions d’euros par an d’ici 2022 », et promet de « créer des milliers d’emplois dans la prochaine décennie », alors que RWE ne précise ni les synergies attendues ni l’effet sur l’emploi de cette transaction.
Une fois obtenu le feu vert du gendarme financier allemand, le Bafin, les deux groupes rhénans basés à Essen entendent lancer « début mai » la première partie de leur plan, soit l’offre publique d’EON sur les 76,8% d’Innogy détenus par RWE, pour 40 euros par titre.
RWE entrera en contrepartie dans le capital d’EON à hauteur de 16,67%, via une augmentation de capital de ce dernier, pour devenir le premier actionnaire de son rival historique et désormais partenaire.
Dans un deuxième temps, RWE prévoit de récupérer les énergies renouvelables d’Innogy ainsi que celles d’EON et quelques autres actifs dans des centrales, pour 1,5 milliard d’euros, tandis que les réseaux et portefeuilles clients d’Innogy resteront chez EON.
L’opération, qui reste soumise aux autorités de la concurrence, devrait bouleverser le profil de ces deux géants aujourd’hui intégrés « verticalement », c’est-à-dire mêlant des activités de production et de distribution d’énergie.
RWE doit devenir « l’un des leaders européens » de la production d’énergie, en se hissant au troisième rang continental pour les énergies renouvelables tout en conservant ses centrales au charbon et au gaz, gage de « sécurité d’approvisionnement » malgré leurs rejets polluants.
EON prévoit de son côté de se concentrer sur les réseaux et sur les demandes de ses « 50 millions de clients à travers l’Europe », qui intègrent entre autres des solutions « d’électro-mobilité ».
cfe/pid