Safran et Engie investissent dans une start-up allemande spécialiste des carburants décarbonés
Safran et Engie ont annoncé jeudi avoir investi dans une start-up allemande, Ineratec, spécialisée dans la production de carburants synthétiques neutres en carbone, pour lui permettre de développer sa production.
La levée de fonds de la start-up basée à Karlsruhe s’élève à « plus de 20 millions d’euros », selon Ineratec. Elle a été effectuée auprès de filiales des deux groupes français spécialisées dans le capital-risque à destination d’entreprises innovantes, ainsi que du fonds allemand MPC Capital.
Ineratec produit des carburants synthétiques, également appelés électro-carburants. Il s’agit d’utiliser de l’hydrogène, produit par électrolyse avec de l’électricité renouvelable, et du CO2 issu de la biomasse ou capturé.
Ces électrocarburants sont totalement neutres en carbone et constituent donc un levier puissant pour les différents moyens de transports afin de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique.
Mais ils sont actuellement produits en petites quantités et coûtent très chers, jusqu’à dix fois le prix du carburant d’aviation d’origine fossile par exemple.
Avec cet investissement, « Ineratec souhaite financer un projet d’usine pilote à Francfort capable de produire 3.500 tonnes de carburant par an, dont du carburant aérien de synthèse qui fournirait directement l’aéroport », expliquent Engie et Safran dans un communiqué commun. Ce projet devrait atteindre une puissance de dix mégawatts en 2023.
Pour Safran, « les technologies de pointe d’Ineratec viendront renforcer les connaissances technologiques nécessaires au développement d’une filière adaptée et certifiée pour les avions », selon son directeur Eric Dalbiès, directeur stratégie, technologie et innovation du motoriste et équipementier aéronautique.
« L’hydrogène et les e-carburants joueront un rôle important dans la décarbonation de la mobilité lourde comme le transport maritime, ferroviaire ou aérien », selon Olivier Sala, vice-président de la recherche et de innovation d’Engie, qui a pour ambition de déployer une capacité de production d’hydrogène vert de quatre gigawatts d’ici à 2030.
mra/pn/abx