Sauvetage d’Alstom Belfort: la SNCF doit confirmer jeudi la commande de 15 TGV (Hollande)
« Il y a de bonnes chances » que la SNCF passe commande jeudi à Alstom de 15 rames de TGV pour desservir la ligne Paris-Bordeaux, conformément au plan présenté en octobre pour assurer l’avenir du site de Belfort, a déclaré mercredi le président François Hollande.
« Nous avons pu obtenir qu’un certain nombre de commandes soient prises » pour garnir le plan de charge de l’usine de Belfort, a rappelé le chef de l’Etat dans un discours devant une partie des 490 salariés de l’usine.
La « plus importante » de ces commandes est celle qui concerne les 15 rames « qui seront mises en circulation sur la ligne Bordeaux-Paris », a poursuivi M. Hollande. « La décision est pour demain (jeudi, NDLR). C’est la SNCF qui va la prendre, mais selon nos informations il y a de bonnes chances pour que ce soit le cas ».
La SNCF doit débourser entre 470 et 480 millions d’euros pour cette commande, livrable en 2019 et 2020.
La décision est « du ressort de la SNCF », mais « nous espérons que le président sera assez influent pour que les dirigeants de la SNCF valident les commandes », a commenté Olivier Kohler, délégué CFDT, après le discours du chef de l’Etat.
Deux autres commandes de trains avaient été annoncées en octobre pour sauver Belfort, sur lesquelles les discussions sont en cours entre Alstom et la SNCF, concernant notamment le prix: 6 TGV destinés à la liaison à grande vitesse Paris-Turin-Milan, pour un peu moins de 200 millions d’euros, et 20 locomotives diesel affectées au secours des trains en panne, pour environ 80 millions d’euros.
« Les partenaires sociaux et les élus sont encore mobilisés » sur ce volet du dossier, « et nous aussi », a simplement souligné mercredi M. Hollande. « Nous avons pris des engagements » pour sauver Belfort « et nous les avons tenus », a-t-il ajouté.
Avant son discours, le chef de l’Etat avait visité les usines d’assemblage de locomotives d’Alstom, mais aussi l’usine de turbines à gaz et à vapeur de General Electric, installée sur le même site.
Le conglomérat américain a repris la branche énergie d’Alstom fin 2015 pour 9,7 milliards d’euros, faisant du site de Belfort un de ses principaux centres de production.
Cette acquisition montre que « nous ne pouvons pas accepter les solutions de protectionnisme, de nationalisme, qui nous mettraient dans de très grandes difficultés », a observé M. Hollande.
« Quand le président d’un pays, (en l’occurrence) les Etats-Unis, pense à protéger son espace économique, à empêcher qu’il y ait des investissements qui puissent se faire aux Etats-Unis, on voit bien le risque! Si tous les pays faisaient ça, qu’est-ce que serait l’économie mondiale, comment pourrait-on faire? », a-t-il ajouté.
« Il faut que le marché mondial puisse être équilibré, que nous puissions investir à l’étranger et qu’il puisse y avoir des investissmeents étrangers en France », a encore dit M. Hollande.
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