Ségolène Royal confirme le rôle du nucléaire dans la transition énergétique
Interrogée ce mercredi 21 mai à l’Assemblée Nationale par la commission d’enquête parlementaire relative aux coûts de la filière nucléaire, la ministre de l’écologie, de l’énergie et du développement durable a évoqué sa vision de la transition énergétique à venir et de la place que devra y jouer la filière nucléaire. Si elle a bien insisté sur la reconversion prochaine de la centrale de Fessenheim, elle a toutefois écarté l’éventualité d’un abandon total de l’énergie nucléaire en France.
Celle qui avait promis une sortie du nucléaire dans les quarante ans lors de sa campagne électorale pour la primaire socialiste de 2011, se contente aujourd’hui de mettre en œuvre les engagements pris par François Hollande, à savoir de réduire de 75 à 50 % la part de l’énergie nucléaire dans le mix énergétique français.
Si le gouvernement compte pour cela sur une forte croissance des filières renouvelables, la ministre de l’écologie et du développement durable estime que la France ne pourra pas sortir du nucléaire, énergie qui lui permet aujourd’hui de faire état d’un bilan très positif en matière d’émissions de gaz à effet de serre. « 8 tonnes par an et habitant contre 12 tonnes en moyenne européenne ». La ministre prend notamment l’exemple de l’Allemagne qui, du fait d’un désengagement précipité du nucléaire, a dû remettre en activité des centrales thermiques au charbon fortement émettrices de CO2.
Prise à partie sur la fermeture programmée de la centrale de Fessenheim en 2016, Ségolène Royal a également rappelé ici toute l’ambition du gouvernement de faire de ce site un modèle de démantèlement, un « pôle d’excellence de démantèlement » même pour reprendre ses propos, arguant pour cela que la position de la France sur un marché mondial qu’on estime aujourd’hui à près de « 400 centrales à démanteler » serait « une énorme opportunité à saisir».
Dans ce sens, et pour répondre aux interpellations de l’opposition qui fait valoir le « choc économique et social » que va représenter cette fermeture pour la population alsacienne, la ministre a ajouté que cette reconversion du site, et non sa fermeture, permettra de « maintenir sur le site peut-être autant d’emplois qu’il y en a maintenant » et de donner à ce territoire « une chance nouvelle de développement économique ».
Enfin, cette commission d’enquête relative aux coûts de la filière nucléaire qui devrait prochainement laisser place à une nouvelle commission d’enquête parlementaire concernant cette fois les tarifs de l’électricité, a permis d’évoquer en surface la spirale haussière qui caractérise aujourd’hui la facture d’électricité des français. Ségolène Royal a précisé sur ce sujet qu’elle remettait en cause bien évidemment l’augmentation systématique des factures d’énergie et qu’elle travaillait actuellement sur une réforme de la fixation des prix de l’électricité.
Alors qu’une nouvelle hausse de 5 % des tarifs régulés de l’électricité est prévue cet été (seulement un an après celle d’août 2013), il est temps, a rappelé la ministre, d’examiner avec attention les fondements de cette augmentation qui, selon elle, manquent à ce jour cruellement de transparence.
Crédits photo : Kenji-Baptiste OIKAWA
Thomas Livingston
COMMENTAIRES
Encore une ignorante au sujet de l’Allemagne et de beaucoup d’autres choses.
En aucun cas l’Allemagne n’a dû remplacer le nucléaire par le charbon. Les statistiques énergétiques sont très claires.
http://energeia.voila.net/electri2/allemagne_nucle_charbon.htm
« Entre 2010 et 2013, la production d’électricité nucléaire a diminué de 43 TWh, celle provenant du charbon et du lignite a augmenté de 23 TWh, celle du gaz et pétrole a diminué de 25 TWh et l’électricité renouvelable a augmenté de 47 TWh. »
L’électricité renouvelable a remplacé celle du nucléaire. Celle du charbon a remplacé celle du gaz, pour une question de coût relatif.
Chez les britanniques, l’utilisation du charbon a augmenté de 32% entre 2011 et 2012. Pourtant, ils n’ont pas arrêté de réacteurs nucléaires. Mais chez eux aussi le gaz a diminué, remplacé par le charbon.
Enfin, la construction des centrales au charbon récemment mises en service ou en construction en Allemagne a été décidée entre 2005 et 2007. Bien avant 2011.
Pour les tarifs de l’électricité en France, il faudrait voir la réalité en face et suivre les avis de la CRE, au lieu d’imposer des prix politiques en dessous des coûts réels pour faire croire que le nucléaire coûte moins cher.
Les retards d’investissement qui en résultent se paient un jour ou l’autre.
Après avoir fait la preuve de sa méconnaissance des permis sur le gaz de schiste, auxquels elle ne ferme pas la porte Mme Royal recule maintenant sur le nucléaire… Décidément :
a) les « visiteurs du soir » (lobby nucléaire) sont bel et bien puissants
b) nos dirigeant-es feraient bien d’étudier leurs dossiers au lieu de colporter des idées reçues et de répandre sottement la propagande des industriels nucléaristes…
Donc, un point s’impose :
Non, l’Allemagne n’a pas massivement développé le charbon pour sortir du nucléaire !
Pour compenser la capacité de production électrique supprimée en fermant les réacteurs nucléaires, l’Allemagne compte sur une production accrue des énergies renouvelables (60%), sur une réduction des exportations d’électricité (35%) (même si elle reste exportatrice nette) et enfin sur les économies d’électricité (5%).
La décision de sortie du nucléaire ne s’est pas accompagnée de nouveaux projets de centrales au charbon : les seules qui sont entrées en service depuis Fukushima sont celles dont la construction avait déjà commencé des années avant et/ou des installations qui avaient subi des travaux pour émettre moins de gaz à effet de serre.
Et non, l’Allemagne n’a pas été contrainte d’importer plus de courant de France pour compenser l’arrêt des réacteurs !
(d’ailleurs 9 fois sur 10, c’est la France qui importe de l’électricité allemande, et pas le contraire !)
Et puis non, l’Allemagne ne subit pas une augmentation massive de ses émissions de gaz à effet de serre du fait de la sortie du nucléaire !
(Les émissions ont cependant légèrement augmenté en 2012, pour des raisons conjoncturelles qui ne sont pas liées à la politique de sortie du nucléaire, mais découlent de l’état mondial du marché de l’énergie : le boom des gaz de schiste aux USA a réduit la demande en charbon, poussant vers le bas les prix de la lignite, plus émettrice. L’Allemagne reste cependant en bonne voie pour atteindre son objectif de 40% de réduction d’émissions d’ici à 2020. Rappelons par ailleurs que la France, moins ambitieuse, ne compte réduire ses émissions que de 20% d’ici à cette même date… Et un Français moyen consomme plus de pétrole qu’un Allemand ou un Britannique !)
A bon entendeur…
Malheureusement le bon entendeur se fait de plus en plus rare, la majorité des journalistes ne font plus le job, ils relatent et répandent des allégations sans en vérifier ni les sources ni les exactitudes, la désinformation a pris l’apparence de la vérité, celle que les grands médias diffusent, plus personne ne veux entendre que ce qui lui convient, qui ne dérange pas trop sa vie égocentrée et son allégeance à la pensée unique.
Les commentaires tardent à être mis en ligne : négligence ou censure ?
Encore une ignorante au sujet de l’Allemagne et de beaucoup d’autres choses.
En aucun cas l’Allemagne n’a dû remplacer le nucléaire par le charbon. Les statistiques énergétiques sont très claires.
http://energeia.voila.net/electri2/allemagne_nucle_charbon.htm
« Entre 2010 et 2013, la production d’électricité nucléaire a diminué de 43 TWh, celle provenant du charbon et du lignite a augmenté de 23 TWh, celle du gaz et pétrole a diminué de 25 TWh et l’électricité renouvelable a augmenté de 47 TWh. »
L’électricité renouvelable a remplacé celle du nucléaire. Celle du charbon a remplacé celle du gaz, pour une question de coût relatif.
Chez les britanniques, l’utilisation du charbon a augmenté de 32% entre 2011 et 2012. Pourtant, ils n’ont pas arrêté de réacteurs nucléaires. Mais chez eux aussi le gaz a diminué, remplacé par le charbon.
Enfin, la construction des centrales au charbon récemment mises en service ou en construction en Allemagne a été décidée entre 2005 et 2007. Bien avant 2011.
Pour les tarifs de l’électricité en France, il faudrait voir la réalité en face et suivre les avis de la CRE, au lieu d’imposer des prix politiques en dessous des coûts réels pour faire croire que le nucléaire coûte moins cher.
Les retards d’investissement qui en résultent se paient un jour ou l’autre.
L’abandon du nucléaire, pourrait bien finalement être le résultat d’un paradoxe, alors que le coût minimalement institutionnalisé de la production d’énergie électrique par le nucléaire était devenu avec une autre affirmation mensongère d’émission neutre de CO2, les deux arguments majeurs pour l’acceptation citoyenne, c’est ce coût sans cesse grandissant qui va irrémédiablement le disqualifier, La Cour des comptes commence à le démontrer :
http://danieljaglinedjexreveur.over-blog.com/2014/05/energie-nucleaire-la-facture-monte-monte-monte-heureusement-pour-l-instant-seul-le-cout-explose.html
Quand à la trompeuse neutralité de ses émissions de GES, elle ne se vérifie qu’au stade de la production stricte, mais elle est bien mensongère pour tout le reste, production de la matière première totalement importée, gestion et entretien des centrales, fin de vie, etc, etc, il est vrai que les autres technologies, dites renouvelables, souffrent des mêmes inconvénients, qu’il ne faut pas non plus nier et minimiser, la réalité c’est, qu’avant, après et pendant les productions il y a diverses émissions de GES induites inévitablement.