Seulement quelques jours après avoir annoncé son intention d’imposer le BEPOS pour tous nouveaux bâtiments publics, la ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie poursuivait cette semaine la promotion de cette nouvelle mesure phare de la transition énergétique en matière d’efficacité énergétique des bâtiments. En visite le vendredi 12 septembre dernier dans un HLM à énergie positive du 11e arrondissement de Paris, Ségolène Royal a ainsi pu rappeler les avantages de ces constructions d’avenir qui selon elle ne coûteraient pas plus cher, contrairement aux idées reçues.

Premier exemple faisant écho à ses déclarations de la semaine passée, le HLM de la rue Guénot dans le 11e arrondissement regroupe 17 logements sociaux combinant performances énergétiques et qualité de vie préservée. Et là était bien le message de la ministre qui souhaitait ici convaincre de la facilité de s’engager dans cette voie dont les avantages sont nombreux.

Comme l’a rappelé Ségolène Royal, « on s’aperçoit que la performance énergétique ne s’oppose pas à la qualité de vie » et que « ce type de construction ne coûte pas plus cher contrairement aux idées reçues. D’autant qu’il diminue considérablement les frais de maintenance et d’entretien, donc en réalité, ça rapporte« .

Des constructions durables qui ne coûteraient pas plus cher donc mais qui éprouvent toutefois des difficultés à se développer. Les BEPOS sont a l’heure actuelle très peu nombreux en France (moins de 300) mais devraient effectivement se multiplier si de nouvelles subventions venaient inciter les constructeurs. Pour la ministre, c’est avant tout une question d’habitudes qu’il convient de bouleverser : « le fait que l’obligation ne figure pas dans les textes est ce qui bloque aujourd’hui : on se tourne en priorité vers ce qu’on connait, on préfère l’habitude » mais « dès lors qu’il y a subvention publique, il y a une obligation » a souligné Ségolène Royal en référence à ses déclarations précédentes.

La ministre avait en effet annoncé le 6 septembre dernier la mise en place prochaine d’un nouveau dispositif prévoyant que « tous les nouveaux bâtiments publics ou recevant des subventions publiques soient (désormais) à énergie positive« . Une règle qui s’appliquera aussi « à tout le logement social » puisqu’il est subventionné, a précisé Ségolène Royal, et qui pourrait même dans l’avenir être étendue aux nouveaux bâtiments privés.

Conçu par le cabinet d’architectes Baudouin-Bergeron et construit par la Régie Immobilière de la Ville de Paris, l’immeuble de la rue Guénot dispose de 127 m2 de panneaux solaires photovoltaïques monocristallins qui lui permettent de produire autant d’énergie qu’il en consomme. Ce bâtiment consomme peu grâce à différentes techniques de performance énergétique. Il produit ainsi plus de 33,1 kWh d’énergie par m2 et par an pour une consommation globale annuelle de 32,6 kWk par m2. Une performance énergétique qui joue de manière significative sur la facture de occupants. A titre d’exemple, les charges sur le chauffage et l’eau chaude sanitaire (ECS) seraient en effet divisées par trois par rapport à un bâtiment RT2005.

Crédits photo : Baudouin Bergeron Architectes