Séisme à Strasbourg: la géothermie n’est pas en cause, insiste Fonroche
Le séisme de magnitude 3,1 qui a ébranlé mardi la région de Strasbourg n’est pas lié aux activités de géothermie installées au nord de l’agglomération, a insisté mercredi l’entreprise Fonroche.
Mardi, le chercheur à l’Institut de physique du globe de Strasbourg Jérôme Van der Woerd avait jugé « tout à fait possible que ce séisme ait été provoqué par des activités de géothermie » conduites sur le site de l’ancienne raffinerie d’hydrocarbures de Reichstett.
Une analyse récusée par Jean-Philippe Soulé, Directeur Général de Fonroche Géothermie. « Les événements d’hier sont complètement décorrélés de notre zone de travail », a-t-il assuré mercredi à l’AFP. L’épicentre du séisme se situait à 5 km du site de Reichstett et les puits, où de l’eau à forte pression est injectée pour nettoyer les roches, se trouvaient à l’arrêt depuis le 8 novembre, a-t-il fait valoir.
« Quand on travaille sur nos puits, on génère une micro-sismicité dans une zone d’un kilomètre. Cinq kilomètres, à l’échelle de ce que l’on fait, c’est beaucoup », insiste-t-il.
« Cette zone du rift ouest-européen bouge naturellement », pointe également M. Soulé.
« Ni la distance » entre le lieu de forage et l’épicentre du séisme « ni le temps » qui s’est écoulé entre la cessation de ces activités de forage et la survenue de cet événement « ne peuvent être pris comme des arguments définitifs », a toutefois réagi mercredi Jérôme Van der Woerd, interrogé mercredi par l’AFP. « Le sous-sol réagit avec des temps qui peuvent être longs », a observé le chercheur.
Interrogés sur le précédent de la vague de séismes causés en 2006-2007 dans la région de Bâle, en Suisse, par des forages destinés à la construction de la première centrale géothermique du pays, MM. Soulé et Kempf pointent d’importantes différences. La technique de fracturation hydraulique employée est interdite en France et la pression de l’eau injectée s’élève sur le site de Reichstett était de 100 bar contre 300 à Bâle, ont-ils ainsi souligné.
Le site Fonroche Géothermie de Vendenheim doit devenir « la première centrale de cogénération électricité-chaleur de la filière française de Géothermie haute température », opérationnelle à partir du premier semestre 2020, selon un communiqué de Fonroche.
L’entreprise a également annoncé il y a quelques jours avoir découvert la présence de lithium « en quantité et qualité très prometteuses », qui pourrait être extrait en complément de l’activité de géothermie, via l’ajout au site d’une unité de filtration.
COMMENTAIRES
Il y a dans le monde, et même en France, des milliers de site d’exploitation de la géothermie sans qu’il y ait la moindre séisme dans la région. Statistiquement il n’y a rien d’anormal qu’il s’en produise un de temps en temps concomitamment avec un chantier de géothermie. Il y a bien des gens qui gagnent au loto.