Pacte: feu vert du Sénat à l’évolution du capital d’Engie
Le Sénat, à majorité de droite, a autorisé mercredi l’État à descendre en-dessous du seuil des 33% des parts dans le capital d’Engie (ex-GDF Suez), ouvrant la voie à un désengagement total ou partiel de l’État.
Dans le cadre de l’examen en première lecture du projet de loi Pacte sur la croissance des entreprises, le Sénat a adopté l’article supprimant le seuil minimal de détention par l’État du capital d’Engie, modifié par la commission spéciale.
La commission spéciale du Sénat a rendu obligatoire la détention par l’État d’une « action spécifique », lui permettant de s’opposer à toute cession par Engie ou ses filiales d’actifs stratégiques comme les canalisations de gaz naturel.
Pour le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, cette disposition du projet de loi Pacte « va permettre à Engie de se développer, notamment dans les énergies renouvelables ».
Le ministre est revenu sur le rejet, mardi par le Sénat, des privatisations d’Aéroports de Paris (ADP) et de La Française des Jeux (FDJ), soulignant que « la logique est la même » sur ces trois opérations, « c’est préparer l’avenir des Français ».
« Nous entourons ces opérations de toutes les garanties pour la protection des intérêts stratégiques de l’État », a-t-il réaffirmé.
« Nous ne sommes pas du tout dans la même situation qu’ADP », a fait valoir de son côté le sénateur LR Roger Karoutchi. Engie, a-t-il expliqué, est « par définition une entreprise tournée vers la concurrence internationale ». « Si on veut avoir une entreprise réellement ouverte à la compétition (…) nous avons besoin d’une entreprise très libre ».
La gauche s’est au contraire opposée à l’évolution du capital d’Engie.
Le groupe CRCE (à majorité communiste) a dénoncé « un article de démantèlement de l’outil industriel que constitue l’ex-société publique Gaz de France » et « une erreur stratégique fondamentale du gouvernement ».
Pour Franck Montaugé (PS), il marque « la dernière étape du démantèlement complet de feu Gaz de France ».