Africa Oil & Power 2019 : le Sénégal et son président à l’honneur
La conférence africaine de l’énergie, qui se tiendra le 11 octobre à Cap Town, sera cette année particulièrement dédiée au Sénégal, future puissance pétrolière et gazière du continent. Une émergence savamment préparée par les autorités locales pour répartir les efforts et les bénéfices, ce qui vaudra d’ailleurs au président sénégalais Macky Sall de recevoir le prix « Africa Oil Man of the Year ».
Pour la quatrième année consécutive, une élite de ministres, de hauts fonctionnaires et de cadres supérieurs d’entreprises du secteur privé couvrant toute la chaîne de valeur énergétique sera réunie au Cap pour la conférence Africa Oil & Power. Leur objectif : échanger sur l’état des secteurs pétrolier, gazier et énergétique de l’Afrique pour identifier les meilleures opportunités du continent.
Or, impossible de réfléchir sérieusement à l’avenir des hydrocarbures en Afrique sans parler du Sénégal, qui devrait intégrer bientôt le club des pays producteurs, grâce à ses découvertes estimées à plus de 560 M de barils de pétrole et 1 000 Mds de m3 de gaz. « Le Sénégal est prêt à devenir un acteur clé dans l’industrie du pétrole et du gaz naturel, en assurant des revenus à l’État et des emplois à ses citoyens sur le long terme », résume le média Devdiscourse.
L’Africa Oil & Power 2019 sera surtout l’occasion de dévoiler le rapport « Africa Energy Series — Sénégal 2019 », un document qui, selon les premières informations, devrait souligner à quel point « les découvertes de pétrole et de gaz de classe mondiale ont rehaussé le profil du Sénégal comme l’un des principaux marchés d’exploration d’Afrique ».
Alors que la nécessité de disposer d’informations objectives sur les marchés est de plus en plus pressante, le rapport de 160 pages promet d’être « le plus exhaustif jamais réalisé sur l’industrie pétrolière et gazière sénégalaise ». Il sera lancé le 9 octobre, jour où le président Macky Sall recevra en effet le prestigieux prix de l’homme africain du pétrole de l’année (Africa Oil Man of the Year).
Leadership
« Grâce au formidable leadership de S.E. le président Macky Sall, le Sénégal est maintenant reconnu comme un marché de l’énergie bien établi et une destination d’investissement. Grâce à cette nouvelle dynamique d’investissement, nous nous réjouissons de travailler avec Africa Oil & Power pour positionner le Sénégal dans une nouvelle ère de projets et de prospérité », a déclaré Ousmane N’Diaye, secrétaire permanent du Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (COS-Petrogaz), une structure de pilotage, de coordination et de suivi du développement des projets pétroliers et gaziers au Sénégal.
Même enthousiasme du côté de Guillaume Doane, PDG d’Africa Oil & Power. « Grâce au leadership du président Macky Sall, le Sénégal est un excellent exemple d’un pays qui réussit dans le domaine de l’énergie en créant un environnement propice au succès des entreprises, en attirant d’énormes investissements internationaux et en fournissant des capacités pour la production locale d’électricité, l’industrie et le développement en aval », a-t-il affirmé.
Mais si les dirigeants sénégalais redoublent d’efforts pour attirer les investissements internationaux afin de développer l’industrie, ils sont également attentifs à ce que les bénéfices de cette nouvelle exploitation profitent à l’ensemble de la société et tirent la croissance nationale vers le haut.
#MakeEnergyWork
Ainsi, outre la création du COS-Petrogaz et de l’Institut national du pétrole (INPG, première école de formation pétrolière et gazière), Dakar a mis en place un cadre réglementaire et institutionnel fort.
Alors que le Sénégal se prépare à devenir un pays à revenu intermédiaire d’ici 2035, le gouvernement est décidé à « faire fonctionner l’énergie » (#MakeEnergyWork). Pour cela, le secteur de l’électricité est envisagé comme un catalyseur de croissance indispensable à l’objectif que s’est fixé le pays dans son Plan Sénégal émergent (PSE), à savoir « favoriser une croissance économique à fort impact sur le développement humain ». Pour cela, « il s’agira de consolider les acquis, notamment en matière de gouvernance démocratique, et de recentrer les priorités dans la perspective de garantir durablement la stabilité économique, politique et sociale ».
Le défi est de taille. Si le pays affiche une croissance supérieure à 6 % depuis 2014, le taux de pauvreté reste élevé, à 34 % en 2017 (contre 46,7 % en 2011), selon la Banque mondiale. Pour l’institution financière internationale, la situation du pays devrait considérablement s’améliorer à partir de 2022, grâce notamment aux investissements massifs dans le secteur des hydrocarbures, mais aussi au prix élevé des matières premières.
La production énergétique du Sénégal a doublé en six ans, passant de 500 MW en 2012 à 1 141 MW en 2018. Le pays, qui affiche un taux d’électrification de 64 %, est également leader en matière de production d’énergie renouvelable.
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