Shell tient son AG, mouvementée comme celle de ses concurrents
Le géant pétrolier britannique Shell tient mardi à Londres son assemblée générale (AG) annuelle, perturbée par des militants pro-environnement, comme celle de concurrents ou de banques accusées de financer le forage d’hydrocarbures.
« Une centaines de militants ont interrompu l’AG pendant le discours d’ouverture du directeur général Wael Sawan », selon un communiqué de Fossil Free London, une ONG écologiste, qui condamne le groupe qui selon lui « attise la crise climatique et profite des prix de l’énergie qui flambent ».
Un choeur de plusieurs dizaines de personnes a entonné l’air de « Hit the road, Jack » en remplaçant les paroles par « Go to hell, Shell » (va au diable, Shell).
Un militant a également déclaré au début de l’assemblée générale, interrompant le président du conseil d’administration Andrew Mackenzie: « je ne vais pas rester là à regarder pendant que Shell détruit cette belle planète ».
Des agents de sécurité sont intervenus pour empêcher un manifestant, qui se dirigeait vers l’estrade où parlaient les dirigeants du groupe, d’atteindre M. Mackenzie.
Des dizaines de protestataires ont également été sortis par des agents de sécurité de la salle où se tenait la réunion, l’une semblant s’évanouir, l’autre criant que les trois hommes qui la faisaient sortir lui faisaient mal, rapporte l’agence PA.
Certains actionnaires dans la salle ont pour leur part montré leur frustration, criant « la ferme! » ou « trouvez un travail ».
Des manifestants d’ONG pro-environnement dont Greenpeace, Tipping Point et Neon ont également manifesté devant le site de l’AG, qui devait démarrer vers 09H00 GMT mais a réellement débuté une heure plus tard, à cause des perturbations.
Le fonds de pension de l’Eglise d’Angleterre, actionnaire minoritaire de Shell mais en désaccord avec sa stratégie de transition énergétique, a d’ores et déjà prévenu qu’il voterait contre la reconduction de ses dirigeants lors de l’AG, même si cela devrait avoir un impact limité sur l’issue du vote car c’est un actionnaire très minoritaire.
BP, lors de son assemblée générale fin avril, a fait face à une part notable d’actionnaires remontés contre sa décision de ralentir sa transition énergétique, mais avait finalement obtenu le soutien d’une large majorité d’entre eux.
Celles de Barclays et HSBC avaient également été perturbées, entre autres, car ces banques sont accusées par de nombreuses organisations écologistes de trop financer les extractions d’hydrocarbures polluants.
Shell a enregistré au premier trimestre un bénéfice en progression de 22% sur un an, à 8,7 milliards de dollars, après avoir réalisé en 2022 le bénéfice annuel le plus élevé de son histoire, à 42,3 milliards de dollars.
Ensemble, BP, Shell, ExxonMobil, Chevron et TotalEnergies affichent plus de 40 milliards de dollars (36 milliards d’euros) de bénéfices ce trimestre.