Même renforcé de Siemens, Alstom restera tributaire du marché
Le PDG d’Alstom a prévenu mercredi que la fusion de son entreprise avec Siemens n’immuniserait pas le nouvel ensemble contre les fluctuations du marché, refusant face aux députés de s’engager sur l’emploi dans le groupe au-delà de quatre ans.
« La création d’emplois, la préservation des sites, le développement des sites sont tout d’abord liés au succès d’une entreprise, à la fois sur le marché français et le marché export », a démontré Henri Poupart-Lafarge, qui était entendu par la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale.
La fusion annoncée entre l’entreprise française et son concurrent allemand, qui doit créer un géant industriel ferroviaire européen compétitif à l’échelle mondiale, s’est accompagnée d’assurances sur le maintien des sites et des emplois pour une durée de quatre ans.
Ces engagements ont été pris « pour rassurer », a souligné le PDG. « Nous savons que toute fusion est anxiogène et nous savons que toute fusion peut donner lieu à des spéculations sur quelles vont être les restructurations, les nouvelles organisations, ce qui va être privilégié, etc. »
« Mais nos collaborateurs, nos collègues savent très bien que la seule préservation à long terme de leur site, c’est leur compétence, leur compétitivité, leur inventivité, leur expertise ferroviaire », a ajouté M. Poupart-Lafarge, face à un barrage de questions de députés, tous très inquiets du maintien de l’emploi au terme des engagements actuels.
« Une fusion n’immunise pas un groupe des fluctuations du marché, une fusion est là pour être plus fort », a encore indiqué le dirigeant d’entreprise, en notant à cet effet l’exposition d’Alstom aux commandes publiques, en particulier françaises.
« Il y a en permanence (…) un lien entre la santé du ferroviaire en France et l’activité de nos sites en France », a insisté M. Poupart-Lafarge.
« La partie fabrication est beaucoup plus liée au marché français et va dépendre des évolutions du marché français, tout ce qui est ingénierie, recherche, innovation, est beaucoup plus lié au succès d’Alstom globalement », a-t-il nuancé.
Concernant les synergies escomptées de la fusion avec Siemens, le PDG a affirmé qu’au-delà de la suppression de doublons dans les fonctions administratives, « la plupart de ces économies se feront sur la partie chaîne d’approvisionnement, sur les achats ».
Mais il a réfuté l’idée que les sous-traitants en souffrent, insistant sur le fait qu’ils réaliseraient au contraire eux-mêmes des économies avec des séries de commandes plus longues et standardisées.
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