La SNCF veut faire rouler des trains autonomes en 2023
La SNCF a indiqué mercredi qu’elle envisageait de faire circuler des prototypes de trains entièrement automatisés d’ici 2023, grâce à un partenariat l’associant notamment aux constructeurs ferroviaires Alstom et Bombardier.
« Avec le train autonome, tous les trains circuleront de manière harmonisée et à la même vitesse, et l’exploitation ferroviaire gagnera en fluidité. Et plus de fluidité, c’est une meilleure régularité et une plus grande ponctualité des trains », prévoit le patron de la SNCF Guillaume Pepy, cité dans un communiqué.
L’idée est de faire rouler davantage de trains sur les lignes les plus fréquentées, et aussi de diminuer la consommation d’énergie en optimisant la conduite.
Deux consortiums ont été créés en janvier, qui sont pilotés par la SNCF et Railenium, l’institut de recherche technologique de la filière ferroviaire basé à Valenciennes (Nord).
Le premier groupement réunit Alstom, le groupe d’ingénierie Altran, le spécialiste italien de la signalisation Ansaldo STS (groupe Hitachi) et Apsys, filiale d’Airbus en charge de la cybersécurité. Il devra produire un train de marchandises autonome.
Le second, dédié aux voyageurs, doit automatiser un TER. Il se compose du constructeur canadien Bombardier, de l’équipementier allemand Bosch, du spécialiste de l’intelligence artificielle SpirOps et du groupe technologique Thales.
L’Etablissement public de sécurité ferroviaire (EPSF) et l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) ont été associés à l’aventure.
Concrètement, « on va monter par paliers successifs (…) jusqu’au plus extrême niveau d’automatisation où il n’y a plus de présence humaine à bord », a précisé à l’AFP Pierre Izard, le directeur général délégué chargé des technologies ferroviaires à la SNCF.
« Et aussi, on va voir les applications potentielles arriver progressivement », dit-il.
La première devrait être la mise au point, annoncée pour 2021, de la commande de trains de fret à distance, utile pour la desserte terminale d’un silo ou d’une carrière. On aurait alors des « trains-drones ».
Les prototypes de train de fret et de TER totalement automatisés devraient ensuite être fonctionnels, sans conducteur à bord, en 2023.
« Industriellement, la porte s’ouvrira pour des trains autonomes à partir de 2025 », pronostique M. Izard, qui voit aussi dans la démarche « l’ambition de définir des standards ».
La SNCF est à cet égard en contact étroit avec la Deutsche Bahn, son homologue allemande, a-t-il précisé.
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