Solar Decathlon, le concours d’habitat solaire se tient à Versailles
Du 28 juin au 14 juillet, la France accueille pour la première fois le Solar Decathlon Europe 2014. Cette troisième édition, après celles de 2010 et 2012 à Madrid, se déroule actuellement à Versailles où des dizaines de concurrents venus des plus grandes universités du monde se sont réunis pour exposer leur projet d’habitat durable fonctionnant à l’énergie solaire.
Ainsi, cette compétition universitaire internationale mise au service de l’innovation énergétique dans l’habitat présente pour objectif premier de « concevoir et de réaliser un habitat à l’échelle 1, fonctionnel, et utilisant le soleil comme seule source d’énergie ». Les projets d’habitats retenus devaient donc prendre en compte plus particulièrement le renouvellement urbain, les risques naturels et les enjeux sociétaux tout en essayant d’innover dans l’utilisation de technologies solaires passives ou actives connectées aux smart-grids.
Fort d’un nouveau règlement, l’édition 2014 du Solar Decathlon jugera en priorité plusieurs critères parmi lesquels, le coût, la densité des logements proposés afin de « minimiser les impacts environnementaux », la sobriété énergétique, la mobilité afin de tenir compte de « la localisation de l’habitat par rapport aux ressources essentielles », l’innovation et la contextualisation.
Si plus de seize pays et trois continents sont représentés au travers des vingt projets en compétition, chaque équipe se devait donc de présenter un projet en adéquation avec les spécificités naturelles de son pays d’origine. Ainsi, l’équipe franco-chilienne a-t-elle fait attention à prévenir les risques de séisme, tandis que les équipes thaïlandaise et japonaise ont préféré mettre l’accent sur la résistance aux inondations et aux tsunamis. Les projets allemands et taïwanais présentent quant à eux des dispositifs destinés à accroître la densité.
On remarque également la présence de deux projets d’origine française, Philéas et Livelib. Ce dernier, proposé par l’équipe Team Paris est délibérément inspiré des systèmes de Velib et d’Autolib qui se sont développés dans la capitale ces derniers années. Ils présentent ainsi un projet de complexe résidentiel composé de deux unités, un hub multifonctionnel détenu et géré par la ville et des capsules d’habitation privées mobiles. Le hub est une tour fournissant l’électricité, la chaleur, la ventilation et assurant la gestion des déchets et de l’eau sur laquelle viennent se greffer plusieurs modules de logements individuels. Ces capsules sont branchées au hub et sont ainsi alimentées par les ressources partagées fournies par la tour principale. Ce concept de Livelib favorise alors l’utilisation de technologies vertes et surtout les rend accessibles au plus grand nombre grâce à des coûts allégés du fait de la mutualisation des infrastructures.
Les différents critères imposés à ces jeunes ingénieurs et notamment les critères plus importants du coût et de l’adaptation aux spécificités de son milieu, garantissent la caractère réalisable et exploitable de ses innovations. En effet, l’objectif ici n’est pas de trouver les idées les plus fantaisistes mais bien celles qui feront avancer la transition écologique. Et c’est bien dans ce sens que l’Ademe a souhaité apporter son soutien à cette manifestation.
Crédits photo : Livelib