Sonatrach et Eni accroissent leur partenariat en Algérie
Les groupes pétroliers et gaziers algérien Sonatrach et italien Eni ont signé mardi une série d’accords visant à élargir leur partenariat en Algérie, où le second entend accroître ses investissements.
Les patrons des deux groupes, Abdelmoumen Ould Kaddour et Claudio Descalzi, ont signé ces accords à Oran (400 km à l’ouest d’Alger) afin de « renforcer l’intégration entre les deux sociétés dans les activités opérées conjointement » en Algérie.
Cela se traduira par « d’importantes synergies qui porteront à des économies significatives », a expliqué Eni dans un communiqué.
Un des accords porte sur la réalisation d’un gazoduc reliant deux unités de production – Lajmat Bir Roud (BRL) et Menzel Lejmat Est (MLE), dans le bassin de Berkine (Sud) – ce qui permettra une « augmentation de la production de gaz de 7 millions de m3 par jour », a indiqué un responsable de Sonatrach à l’AFP.
Les deux groupes entendent également lancer « un programme ambitieux d’exploration et de développement dans le bassin de Berkine, qui conduira à la mise en production de nouvelles réserves de gaz via l’utilisation et l’optimisation des infrastructures existantes » selon le communiqué d’Eni.
« L’Algérie dispose d’un important potentiel gazier. Elle a un avenir prometteur en la matière », a déclaré Claudio Descalzi, cité par l’agence d’Etat algérienne APS, assurant qu’Eni comptait accroître ses investissements en Algérie.
Eni entend notamment investir avec la Sonatrach dans « l’exploration du gaz et du pétrole dans les couches profondes », a-t-il ajouté.
Eni et Sonatrach souhaitent aussi poursuivre leur collaboration dans la Recherche et développement, donnant ainsi suite aux accords signés en novembre 2016.
Dans le communiqué d’Eni, son patron souligne que « la prochaine réalisation d’un laboratoire pour les énergies renouvelables et une infrastructure photovoltaïque sur le site productif de BRN (Bir Rebaa Nord, dans le sud algérien) sont un élément supplémentaire dans le parcours de décarbonisation d’Eni, qui prévoit le développement d’énergies vertes ».
Le groupe italien est présent depuis 1981 dans le pays, où il réalise une production nette d’environ 100.000 barils équivalent pétrole par jour, ce qui en fait un des principaux acteurs.
La justice italienne se penche depuis plusieurs mois sur le versement présumé de 197 millions d’euros de pots-de-vin en Algérie, entre 2007 et 2010, par le groupe italien et sa filiale Saipem.
Ce versement aurait permis d’une part à Saipem d’obtenir des contrats d’un montant total de 8 milliards d’euros. Et d’autre part à son principal actionnaire, Eni, d’obtenir l’autorisation du ministre algérien de l’Energie de l’époque, Chakib Khelil, pour acquérir les droits d’exploitation du gisement de gaz algérien de Menzel.
Des amendes de 900.000 euros ont été requises le 26 février à Milan contre Eni et Saipem, et plus de six ans de prison contre l’ex-patron d’Eni, Paolo Scaroni, pour corruption internationale en Algérie.
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