Sri Lanka: limogeage du régulateur des services publics, opposé à une hausse du prix de l’électricité
Le chef de l’autorité de régulation des services publics du Sri Lanka a été démis de ses fonctions mercredi après avoir bloqué une nouvelle augmentation des prix de l’électricité, conformément aux exigences du Fonds monétaire international (FMI).
Le parlement a voté la révocation avec effet immédiat de Janaka Ratnayake, une première dans le pays pour un chef de l’autorité de régulation des services publics.
En cause: son opposition à une deuxième augmentation des tarifs de l’électricité de 275% en février, après une hausse de 264% six mois plus tôt, au plus fort de la crise économique.
Le gouvernement a rejeté les objections de M. Ratnayake et a procédé à l’augmentation de février, affirmant qu’il était essentiel de réduire les pertes de la compagnie d’électricité publique du Sri Lanka.
En avril dernier, le Sri Lanka s’était retrouvé en défaut de paiement avec une dette extérieure de 46 milliards de dollars, ce qui l’a contraint à demander l’aide du FMI.
Les efforts pour équilibrer les comptes des entreprises publiques étaient considérés comme essentiels par le Fonds avant qu’il ne débloque en mars un plan de sauvetage de 2,9 milliards de dollars.
Le président Ranil Wickremesinghe a augmenté les impôts et mis fin aux généreuses subventions des carburants et de l’électricité afin d’accroître les recettes de l’Etat. Ces mesures constituaient une condition préalable pour bénéficier du plan de sauvetage.
Avec ce limogeage, l’opposition politique du pays a accusé le gouvernement de saper l’indépendance des régulateurs.
« Vous envoyez un mauvais message à la communauté internationale », a déclaré le député Lakshman Kiriella. « Le gouvernement dit au monde qu’il ne permettra pas aux commissions indépendantes de fonctionner en toute indépendance. »
En juillet dernier, l’ancien président Gotabaya Rajapaksa avait été tenu pour responsable de la pire crise économique de l’histoire du pays avant d’être chassé du pouvoir par une population exaspérée après des mois de pénuries de nourriture, de carburant, d’électricité et de médicaments.
COMMENTAIRES
C’est le FMI qui choisi les responsables des autorités de régulation des services publiques dans les différents pays du monde ?
Au niveau économique, c’est plutôt la cata au sri Lanka. Pas étonnant !