Une start-up réussit une injection de biogaz de déchets ménagers
Des ordures ménagères à la gazinière: la start-up Waga Energy a réalisé une première en injectant sur le réseau de gaz du biogaz issu des déchets stockés dans une décharge, a annoncé l’entreprise mercredi.
La technologie mise au point par Waga Energy a été installée sur un centre d’enfouissement situé à Saint-Florentin (Yonne), géré par l’entreprise Coved (groupe Paprec).
Elle permettra de produire 20 gigawattheures de biométhane (du biogaz épuré pour pouvoir être injecté dans le réseau), soit la consommation annuelle de 3.000 foyers, précise l’entreprise dans un communiqué.
Waga Energy a investi 3 millions d’euros pour installer sa technologie, baptisée Wagabox, sur le site.
« Jamais personne n’avait encore distillé du biométhane et de l’air », ce qui fait de ce site une « première mondiale », s’est félicité auprès de l’AFP Mathieu Lefebvre, président de Waga Energy.
Contrairement au biogaz produit par un méthaniseur de résidus organiques alimentaires ou de culture, le biogaz issu de la fermentation des déchets ménagers contient une part d’air (composé d’oxygène, d’azote et de dioxyde de carbone).
Waga Energy a réussi à séparer le biométhane de l’air, permettant à ce gaz d’avoir une qualité compatible avec une injection dans le réseau de gaz, en l’occurrence celui du distributeur Grdf.
La société achète le gaz à Coved et se rémunère en l’injectant à un tarif soutenu par les pouvoirs publics.
L’entreprise a aussi signé un contrat avec Suez, pour équiper un de ses centres d’enfouissement dans l’Oise.
La société veut « engager une dizaine de sites dans les 18 à 24 mois en France » et vise une centaine d’installations à horizon 2025, dont les trois-quarts à l’international, prévoit Mathieu Lefebvre.
Pour lui, le marché est potentiellement gigantesque avec un développement du stockage des déchets dans le monde, en parallèle de l’urbanisation et du développement des pays émergents.
La clé est de produire le biométhane « à un prix compétitif du gaz naturel local », ajoute-t-il, estimant que c’est possible dans certains endroits comme en Asie ou en Europe de l’est.
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