Subventions américaines: Bruxelles « travaille » à « quelque chose de comparable » (Breton)
Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a assuré mardi « travailler » sur des mesures « comparables » aux subventions américaines massives du plan climat de Joe Biden, afin de protéger l’industrie européenne face au risque de « distorsion » de concurrence.
« Nous devons réagir, nous ne pouvons pas rester inactifs », a déclaré M. Breton lors d’une rencontre économique à Madrid. « Il n’est pas trop tard. Nous devons envoyer un message fort à notre industrie », a-t-il ajouté.
Le commissaire a précisé « travailler dur pour proposer quelque chose qui puisse être comparable » au plan américain. Ces propositions seront présentées « très rapidement », a-t-il insisté.
Bruxelles s’inquiète depuis plusieurs mois des effets de l’Inflation Reduction Act (IRA), un plan de 420 milliards de dollars du président américain Joe Biden largement consacré au climat et adopté l’été dernier.
Ce plan prévoit entre autres des réformes et des subventions favorisant les entreprises implantées aux Etats-Unis, notamment dans les secteurs des véhicules électriques ou des énergies renouvelables.
L’Union européenne réclame plus de « coordination » et craint une fuite de ses entreprises outre-Atlantique.
« Chaque jour, on me rapporte des exemples » d’entreprises ayant renoncé à « investir en Europe », a reconnu mardi M. Breton.
L’un des principaux points de crispation porte, selon lui, sur la subvention allant jusqu’à 7.500 dollars accordée pour l’achat d’un véhicule électrique fabriqué aux Etats-Unis, au Canada ou au Mexique.
« Cela va créer une barrière » commerciale « inacceptable » et contraire aux « règles de l’OMC », a jugé M. Breton, en rappelant que des discussions étaient en cours avec Washington sur ce sujet.
Dans le détail, la réponse de l’UE à l’IRA comportera « trois volets », a précisé M. Breton. Un volet réglementaire, destiné à accélérer l’essor de la « green tech » (économie verte) européenne; un volet financier, afin que l’ensemble des Etats membres aient accès aux ressources nécessaires pour soutenir ce secteur; et la création d’un « fonds souverain » capable d’investir dans des projets industriels européens.
Les deux premiers volets seront présentés lors du Conseil européen du 9 février et le troisième « pourrait être défini plutôt au cours du second semestre », selon M. Breton.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait estimé début décembre que l’UE devait prendre des mesures de « rééquilibrage » pour aplanir les « distorsions » de concurrence causées par le plan américain.
Les Européens sont cependant divisés sur la réponse à apporter à l’IRA, Paris plaidant par exemple pour un financement commun européen tandis que Berlin prône davantage de dialogue avec Washington.
COMMENTAIRES
Espérons que le commissaire Breton ne sera pas contré par l’Allemagne toujours prête à défendre son seul intérêt au détriment de l’intérêt commun de l’Europe. L’affaire du gaz Russe contraint l’Allemagne à revoir fondamentalement sa stratégie énergétique mais il ne faut pas pour autant que la France relâche sa pression sur Bruxelles pour conserver son avantage énergétique dû au nucléaire et lui permettre une réindustrialisation.
Regardez cette conférence d’une journaliste (qui a pris le temps de se former sur le nucléaire) et qui montre entre autre comment l’Allemagne s’oppose à notre souveraineté électrique:
Les interventions de Th Breton m’ont tjrs laissé perplexe et avec lui c’est toujours : « pourquoi faire simple quand on ne sait faire que compliquer ! » Il n’a plus aucune crédibilité pour ceux qui ont l’esprit cartésien, il a 68 ans il est temps qu’il prenne sa retraite avec ursula qui en a 65 !