La Suède annule un projet de garantie export au Bélarus
La Suède a annulé mardi un projet controversé de garantie à l’exportation vers le Bélarus couvrant un montant de près de 200 millions d’euros, citant la situation des droits de l’Homme dans le pays.
« Les conditions ne sont pas réunies pour que les deux projets au Bélarus répondent aux exigences en matière de droits de l’Homme conformément à la réglementation internationale », a annoncé l’Agence suédoise de crédit à l’exportation (EKN), dans un communiqué.
Interrogée par l’AFP, l’agence a toutefois affirmé que cette décision n’était pas liée à l’arrestation d’un opposant bélarusse et de sa compagne à la suite du déroutement d’un avion de la compagnie Ryanair par l’armée de l’air bélarusse.
« Cela confirme que la situation des droits de l’Homme dans le pays est sombre, mais ce n’est pas la raison », a déclaré une porte-parole.
Décidé en août 2020, en plein mouvement de protestation après la présidentielle contestée au Bélarus, le projet de garantie export de l’EKN visait à protéger contre le risque d’un défaut de paiement ou l’annulation d’un contrat.
La garantie, qui était encore au stade de projet et n’était pas en place, devait couvrir la vente de turbines à gaz produites en Suède par le groupe allemand Siemens. Des turbines destinées à deux importantes centrales électriques exploitées par des entreprises publiques au Bélarus, RUE Brestenergo et RUE Minskenergo, pour une puissance totale de 550 mégawatts.
Epinglée par une enquête de la télévision suédoise TV4 en avril alors que le régime bélarusse d’Alexandre Loukachenko était visé par des sanctions européennes, EKN a affirmé mardi avoir décidé d' »une nouvelle analyse » après avoir obtenu en mars de « nouvelles informations de l’opposition bélarusse ».
Cette nouvelle analyse découlait de « la dégradation (de la situation) au Bélarus et de nouvelles informations sur les violations des droits de l’Homme au sein des activités de l’acquéreur » des turbines, selon EKN.
L’opposition bélarusse a appelé mardi, au lendemain de sanctions européennes, à augmenter la pression sur le régime d’Alexandre Loukachenko, accusé d’avoir détourné l’avion de Ryanair pour arrêter Roman Protassevitch, un journaliste bélarusse d’opposition âgé de 26 ans. Sa compagne russe Sofia Sapéga a également été arrêtée.
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