Sûreté nucléaire en Europe : de nouvelles mesures de coopération transfrontalière
Si la catastrophe de Fukushima a, depuis près de trois ans maintenant, quelque peu ralenti la croissance des moyens de production nucléaire en Europe, elle a également encouragé et favorisé une mobilisation générale des professionnels du secteur à l’échelle européenne. Les dirigeants des différents organismes de régulation nucléaire et de radioprotection en Europe ont en effet développé conjointement, dans le cadre des associations de collaboration européenne Herca et Wenra, une nouvelle approche destinée à optimiser la coordination transfrontalière dans l’éventualité d’un accident nucléaire, y compris pour un événement aussi grave que la catastrophe japonaise.
Cette nouvelle approche inédite repose sur des principes généraux incitant à des actions conjointes entre pays voisins et comprend notamment le partage des compétences techniques, la coordination et la confiance mutuelle. La stratégie principale développée ici préconise un alignement des politiques en matière de sécurité et de gestion de crise via des échanges d’informations facilités dans le cadre des accords bilatéraux et internationaux existants. Une coopération qui permettra aux pays voisins lors d’une situation d’urgence d’appliquer des mesures de précaution cohérentes avec les dispositions de protection prises par le pays où l’accident a eu lieu.
Des préoccupations qui rappellent que même en Europe, une catastrophe nucléaire n’est pas à exclure. En effet, comme le précise au Figaro Philippe Jamet, commissaire à l’ASN, l’Autorité de sûreté nucléaire française, « l’ASN avait déjà évoqué la réalité de cette menace, mais c’est la première fois que ce risque est évoqué ouvertement à l’unisson« .
Plus concrètement, les organismes Herca et Wenra affirment qu’il est nécessaire de mettre en place des mesures opérationnelles et de s’accorder sur des périmètres de protection en cas d’accident. « Des mesures opérationnelles doivent être préparées pour qu’une évacuation des populations à cinq kilomètres du lieu de la catastrophe puisse intervenir rapidement comme c’est le cas en France », poursuit Philippe Jamet, « cela signifie par exemple que des moyens de transports soient disponibles dans les meilleurs délais le jour J« . Un périmètre qui devra être étendu jusqu’à 20 km, voire 100 km selon ces professionnels afin d’assurer une mise à l’abri optimale des populations.
Le rapport de l’Herca et de la Werna met également en évidence un schéma permettant d’établir au mieux le degré d’intervention nécessaire lorsque les circonstances de l’accident demeurent inconnues. Une intervention qui dépendra de la gravité de la situation, définie à la fois par le risque de fusion du cœur du réacteur, l’état de l’enceinte de confinement et les conditions météo prévues.
Précisons toutefois que ce rapport reste pour le moment simplement consultatif et qu’il devra être validé par les autorités de chaque pays membres avant d’envisager sa mise en application.
Crédits photo : Wenra
COMMENTAIRES
« une catastrophe nucléaire n’est pas à exclure »
Au contraire, aucune catastrophe nucléaire n’est possible sur nos centrales.
Vous mentez.
Pourquoi vous mentez?