Tepco, bientôt nationalisé ?
Alors que l’opérateur du site de Fukushima peine à stopper les fuites des réacteurs nucléaires, le gouvernement japonais, qui avait jugé «inacceptables» les erreurs de communication de Tepco, songerait à nationaliser la société qui fournit de l’électricité à un tiers de la population japonaise.
Tepco, société privée cotée, a perdu tout crédit auprès des investisseurs. Depuis le tsunami, son action a cédé près des trois quarts de sa valeur à la Bourse de Tokyo. Sa responsabilité dans les dégâts provoqués par les fuites radioactives de Fukushima va conduire Tepco à dédommager nombre de personnes et organismes.
Les agences de notation Standard & Poor’s et Moody’s ont déjà dégradé l’appréciation portée sur l’endettement et les capacités de Tepco à rembourser ses créanciers.
La nationalisation de Tepco est jugée «possible» pour le ministre délégué à la Stratégie nationale, Koichiro Gemba, cité par l’agence de presse Kyodo. Selon le quotidien Yomiuri, certains membres du gouvernement ont proposé un plan en vertu duquel l’Etat prendrait une part majoritaire au sein de Tepco, et l’aiderait à verser des indemnisations pour les dégâts provoqués par l’accident nucléaire. De son côté, le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, affirme que cette hypothèse «n’est pas d’actualité pour le moment». Pour lui, la gestion de la crise nucléaire doit rester la première des priorités.
Quoi qu’il en soit cette annonce a fait plonger l’action à la Bourse de Tokyo, dont la cotation a été un temps suspendue. Le titre a finalement clôturé en baisse de 19,14% à 566 yens, les investisseurs craignant un retrait de la cote.