Tesla, la start-up américaine qui bouscule le marché automobile
Les produits pétroliers, en raison des quantités astronomiques de dioxyde de carbone qu’ils relâchent lors de leur combustion, sont en grande partie responsables du réchauffement climatique. Le transport, où le moteur thermique est encore et toujours la technologie dominante, est à ce titre un des secteurs économiques les plus polluants : il est responsable de l’émission de plus d’un quart des émissions mondiales de dioxyde de carbone. Face à l’urgence climatique, de nombreux constructeurs automobiles se sont lancés dans le développement de voitures à motorisation 100% électrique, affranchies de toute dépendance aux hydrocarbures polluants et donc plus respectueuses de l’environnement. Cette tendance touche désormais le secteur du transport routier. La firme américaine Tesla a en effet annoncé qu’elle était sur le point de dévoiler son camion électrique dans le courant de l’année.
Tesla sur le point de révéler son camion électrique
Au cours de ces dernières années, le constructeur automobile Tesla est devenu un acteur incontournable dans le domaine des voitures électriques haut de gamme. Basée à Palo Alto, la firme californienne s’est fait un nom aux quatre coins du monde grâce à sa Tesla Model S, une berline électrique luxueuse dont la puissante batterie affiche une autonomie de 600 kilomètres.
Soucieux de continuer à percevoir avec pertinence les besoins de nos sociétés contemporaines, Tesla a décidé de s’attaquer à un nouveau marché où la promesse du tout électrique semble aujourd’hui encore difficile à concevoir : le marché du transport autoroutier. Elon Musk, le charismatique PDG de Tesla, a en effet annoncé le 13 avril que son camion électrique serait dévoilé au cours des prochains mois.
« La présentation du semi-remorque de Tesla aura lieu en septembre. L’équipe a fait un travail impressionnant. C’est vraiment du niveau supérieur », a indiqué Elon Musk sur son compte Twitter.
Le développement d’un poids-lourd électrique fait partie du Master Plan de Tesla, une feuille de route que la firme a débutée en 2006. Une ambition confirmée en juillet dernier lorsque le PDG de Tesla annonce : « en plus des véhicules privés, il y a deux autres sortes de véhicules électriques nécessaires : des gros camions et du transport urbain à forte densité de passagers. Les deux sont dans les premiers stades de développement chez Tesla et devraient être prêts à être dévoilés l’année prochaine ».
Selon les premières informations, le Tesla Semi a été conçu comme un camion à motorisation 100% électrique : il s’agit donc d’un mode de transport complètement respectueux de l’environnement (aucune émission de CO2). Elon Musk souhaitait également en faire un véhicule qui contribuerait également à abaisser le coût du transport de marchandise et à améliorer la sécurité sur les routes. Si de nombreuses questions restent en suspens, on sait donc qu’il s’agit d’un poids-lourds électrique destiné à des trajets longues distances.
Au cours de ces dernières années, de nombreux constructeurs américains ont décidé de se lancer dans la conception d’un camion électrique. Aux États-Unis, les poids-lourds sont responsables de près de 10% des émissions de dioxyde de carbone et les coûts associés aux produits pétroliers sont très importants. La conception d’un camion électrique est, au-delà d’une opportunité écologique, une question de rentabilité économique.
Tesla, premier constructeur américain par capitalisation boursière
Si l’entreprise d’Elon Musk est beaucoup plus modeste que ses concurrents en termes de volumes de production, elle dépasse désormais les poids-lourds de l’industrie automobile nord-américaine en termes de capitalisation boursière. En moins d’une semaine, la capitalisation de Tesla est en effet passée devant celles de General Motors et de Ford. La start-up californienne, qui ne construit que des voitures électriques, devient donc le premier constructeur automobile américain de par son poids sur les marchés boursiers.
Lundi 10 avril, au moment de l’ouverture de Wall Street, l’action de Tesla a atteint les 51,56 milliards de dollars (soit 48,6 milliards d’euros) alors que celle de General Motors plafonnait à 50,26 milliard (soit 47,38 milliards d’euros). La semaine précédente, Tesla était déjà passé devant General Motors, dont la capitalisation s’élevait à 50,26 milliards de dollars (soit 43 milliards d’euros).
La progression boursière fulgurante de Tesla prouve l’engouement des investisseurs pour les véhicules propres. En revanche, elle ne traduit pas la réalité industrielle. En 2016, Tesla a produit quelques 84.000 véhicules (tous à motorisation électrique) générant ainsi un chiffre d’affaires de 7 milliards de dollars. Sur cette même période, les lignes de production de General Motors ont permis de produire 10 millions de véhicules (toutes motorisations confondues) pour un chiffre d’affaires de 166 milliards de dollars.
Les spécialistes estiment que la valorisation de Tesla repose sur sa capacité à anticiper les futurs profits. Les investisseurs pensent que Tesla travaille à l’élaboration de technologies qui seront dans un futur proche devenues la norme. En d’autres termes, les acteurs du secteur boursier misent sur le fait que, demain, les voitures électriques connectées envahiront les routes du monde.
« Dans les esprits des consommateurs, des salariés et des actionnaires, Tesla n’est pas seulement une entreprise. Tesla suscite optimisme, liberté, irrévérence et toute une gamme d’autres émotions que, à notre avis, les autres entreprises ne peuvent reproduire », explique Alexander Potter, analyste chez Piper Jaffray.
Restons cependant prudents et laissons la firme américaine faire ses preuves. Car à l’heure actuelle, la société d’Elon Musk ne fait pas encore de profit. Et le plus grand défi de Tesla est celui de s’ouvrir les portes du marché grand public avec son Model 3 dont la production devrait débuter cet été. Tesla a d’ores-et-déjà reçu près de 400.000 précommandes.
COMMENTAIRES
Jusque quand peut-on continuer d’appeler une entreprise startup ? Il me semble que Tesla n’en est plus une depuis longtemps, ou il n’y a que moi qui pense ça ?