Tokyo veut conserver le nucléaire, son énergie la moins chère
Un rapport gouvernemental, publié lundi 11 mai au Japon, estime que l’énergie nucléaire va rester la source d’électricité la moins chère du marché au cours des prochaines décennies. Cette conclusion, qui renforce la conviction du gouvernement japonais de garder la part du nucléaire aux alentours de 20% de son mix électrique, a notamment été validée par un panel d’experts.
Le Ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie du Japon est catégorique : dans l’archipel, malgré la croissance exponentielle de l’énergie solaire, l’atome reste la source d’électricité la moins chère. Selon le rapport du gouvernement, un kilowattheure d’électricité nucléaire coutera 10,3 yens en 2030. Un prix inférieur à celui de l’électricité générée par les combustibles fossiles ou les énergies renouvelables (éolien et solaire).
En 2011, des projections estimaient le prix du kilowattheure nucléaire à 8,9 yens en 2030. Toutefois l’accident nucléaire de Fukushima a nécessité de réévaluer cette prévision, notamment en prenant en compte les coûts liés à la mise en place des nouvelles mesures de sûreté ainsi que le prix du démantèlement de réacteurs et du dédommagement des victimes en cas d’accident grave.
Le Ministère de l’Économie estime malgré tout que cette augmentation du coût global de l’électricité nucléaire sera faible, notamment car la probabilité d’un accident nucléaire a fortement diminué depuis la mise en place des nouvelles normes de sûreté.
Si la production électronucléaire japonaise reste pour l’instant au point mort, le gouvernement veut relancer les réacteurs nucléaires qui répondront aux nouvelles exigences de sûreté post-Fukushima. L’objectif final étant de produire 20 à 22% de l’électricité japonaise à partir de l’atome d’ici à 2030 (contre 30% avant 2011) et réduire ainsi d’autant les importations de combustibles fossiles qui polluent l’atmosphère et grèvent lourdement l’économie nippone.
Crédit photo : Grantuking