Toshiba annonce l’entrée en Bourse de sa filiale Landis+Gyr et cède ses parts
Le conglomérat japonais Toshiba a annoncé vendredi 21 juillet 2017 l’entrée prochaine à la Bourse suisse de sa filiale de compteurs électriques Landis+Gyr et la cession de l’intégralité de ses parts.
Le groupe, qui a grand besoin d’argent et de rassurer ses banques, va vendre la participation de 60% qu’il détient dans cette firme contrôlée avec le fonds semi-public japonais INCJ qui va aussi se défaire de ses 40%.
Toshiba justifie cette décision par la nécessité de « renforcer son assise financière ».
Le montant total de la transaction est estimé à 269,4 milliards de yens (un peu plus de 2 milliards d’euros), dont une somme brute de 161,7 milliards revenant à Toshiba qui doit enregistrer ainsi un gain exceptionnel de 40 milliards de yens (310 millions d’euros) sur son résultat net.
Une fois l’opération réalisée, Landis+Gyr va sortir du groupe Toshiba dont l’action bondissait de quelque 4,8% à 275,5 yens après la publication du communiqué.
Le géant industriel fragilisé avait déjà plusieurs fois fait part de son intention de se séparer de cette entité qu’il avait rachetée il y a six ans pour 2,3 milliards de dollars, dans le but alors de compléter son offre dans la distribution électrique et de profiter de la mise en place de « smart grid » (réseaux d’électricité intelligents).
Toshiba est acculé à se séparer de plusieurs activités, en l’occurrence les plus lucratives ou prometteuses, dont Landis+Gyr, en raison des déboires rencontrés par sa filiale nucléaire américaine Westinghouse mise en faillite.
Des informations parues dans la presse japonaise fin avril faisaient état d’un intérêt pour Landis+Gyr de la part de Hitachi, compatriote de Toshiba agissant à peu près dans les même domaines très diversifiés, mais cette offre, de même que celles émanant d’autres entreprises et fonds d’investissements, n’a finalement pas été retenue.
Landis+Gyr n’est pas la seule société que Toshiba doit sacrifier pour assainir ses finances et éviter une radiation des Bourses de Tokyo et Nagoya.
Il a aussi décidé de se défaire de sa pépite, sa filiale de puces-mémoires Toshiba Memory. L’INCJ mène le consortium pressenti pour cette reprise, mais le contrat de vente n’est pas encore signé en raison d’un contentieux avec Western Digital, maison-mère de SanDisk, lui-même partenaire de Toshiba dans les puces-mémoires depuis 17 ans.
Toshiba estime à 995 milliards de yens (plus de 8 milliards d’euros) la perte nette endurée au terme de l’exercice d’avril 2016 à mars 2017, mais n’a pas jusqu’à présent été en mesure de publier des résultats définitifs validés par les commissaires aux comptes en raison de différends sur le calcul des pertes découlant de Westinghouse.