Royaume-Uni: Toshiba veut vendre le projet nucléaire NuGen à Kepco
Le groupe japonais Toshiba est entré en négociations exclusives avec le sud-coréen Kepco pour lui vendre NuGen, un projet de construction de centrale nucléaire dans le nord-ouest de l’Angleterre.
« Toshiba a conféré à Kepco le statut d’acheteur potentiel privilégié » pour NuGen, a expliqué Toshiba dans une courte déclaration transmise à l’AFP. « Nous ne pouvons commenter sur les détails », a-t-il ajouté. Le constructeur chinois CGN était aussi sur les rangs pour racheter NuGen au conglomérat Toshiba, qui veut s’en défaire du fait d’importants problèmes auxquels il est confronté, y compris avec sa filiale nucléaire américaine Westinghouse qui devait fournir la technologie pour cette centrale.
Ce projet vise à construire trois réacteurs sur le site de Moorside, dans le comté de Cumbrie (nord-ouest de l’Angleterre). Cette centrale serait dotée de capacités de production d’électricité allant jusqu’à 3,8 gigawatts. Le projet associait au départ à Toshiba le français Engie mais ce dernier s’est retiré et son partenaire japonais a dû lui racheter ses parts – 40% du total – cet été pour près de 16 milliards de yens (120 millions d’euros).
La technologie des réacteurs devait être fournie par Westinghouse et NuGen visait jusqu’à présent une mise en service possible à partir de 2024. Mais si Kepco devait reprendre le projet et vouloir faire homologuer sa propre technologie par les autorités britanniques, un délai supplémentaire serait sans doute à prévoir. Il s’agit d’un des vastes projets d’édification de centrales nucléaires au Royaume-Uni, où le parc de réacteurs encore en fonctionnement, vieillissant, sera entièrement fermé d’ici à 2030 à l’exception d’un seul réacteur.
Associé à CGN, le français EDF a débuté la construction d’une nouvelle centrale à Hinkley Point C, seul projet où les premiers coups de pioche ont été donnés. EDF envisage en outre une petite soeur pour Hinkley à Sizewell dans le Suffolk (est), tandis que CGN voudrait faire homologuer sa technologie maison pour une centrale dans l’Essex (est). Un autre industriel japonais, Hitachi, porte d’ailleurs un projet distinct à Wylfa (Pays de Galles) et met la dernière main à l’homologation de son réacteur.
Le sud-coréen Kepco dirige déjà le consortium chargé de construire la première centrale nucléaire des Émirats arabes unis, Barakah à l’ouest d’Abou Dhabi. Ce projet de 20 milliards de dollars prévoit la mise en service de quatre réacteurs, dont le premier en 2018, pouvant disposer d’une puissance cumulée de 5,6 gigawatts.