Total souffre encore du pétrole bas en 2016 mais relève son dividende
Total a décidé de relever son dividende malgré des résultats 2016 toujours affectés par la faiblesse persistante des prix des hydrocarbures, mais qualifiés de résilients et en nette amélioration au quatrième trimestre à la faveur d’un rebond de l’or noir.
Le groupe pétrogazier a publié un bénéfice net en hausse de 22% à 6,2 milliards de dollars grâce à des dépréciations moindres qu’en 2015. Mais le bénéfice net ajusté, indicateur scruté par le marché qui exclut des éléments exceptionnels, a pour sa part chuté de 21% à 8,3 milliards de dollars pour un chiffre d’affaires en repli de 9% à 149,7 milliards.
Au quatrième trimestre en revanche, l’activité a crû de 12% à 42,3 milliards de dollars et le résultat net ajusté de 16% à 2,4 milliards tandis que le résultat net est repassé dans le vert.
Déprimés par une offre excédentaire, les cours du pétrole ont amorcé une remontée autour de 50-55 dollars le baril depuis la conclusion, l’automne dernier, d’un accord de limitation de la production par l’Opep et d’autres importants pays producteurs comme la Russie. Mais ils valent toujours moitié moins que leur niveau de la mi-2014.
Total se targue de bien résister dans ce contexte défavorable et de tirer son épingle du jeu par rapport aux autres « majors » du secteur grâce une production d’hydrocarbures en hausse, une activité de raffinage-chimie solide et une stricte discipline sur les dépenses qui lui ont permis d’abaisser son « point mort » (seuil de rentabilité).
Signe dans sa confiance dans cette stratégie qu’il compte poursuivre en 2017, le groupe a prévu de porter son dividende au titre de 2016 à 2,45 euros par action, payables en numéraire ou en actions, ce qui se traduira par le versement d’un dernier acompte trimestriel en hausse de 1 centime à 62 centimes.
« Cela traduit la confiance du conseil (d’administration) dans la solidité des résultats et du bilan du groupe ainsi que dans les perspectives de croissance du cash flow (flux de liquidités, ndlr) disponible », a commenté le PDG Patrick Pouyanné, jeudi dans un communiqué.
Après 18,3 milliards de dollars en 2016, les investissements seront abaissés à 16-17 milliards cette année tandis que la réduction de coûts visée s’élève à 3,5 milliards de dollars, avant d’atteindre 4 milliards en 2018.
La production devrait pour sa part progresser de 4% cette année, et de 5% en moyenne annuelle entre 2014 et 2020, Total entendant tirer parti de la baisse des coûts dans le secteur pour lancer une dizaine de projets pétroliers et gaziers à marges plus élevées dans les 18 prochains mois, notamment au Brésil et en Argentine.
En 2016, sa production d’hydrocarbures a augmenté de 4,5% à 2,452 millions de barils équivalent pétrole par jour.
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